Alonso et Ferrari rêvent à nouveau

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Delphine Albert , modifié à
F1 - Le succès de l'Espagnol à Barheïn a signé le retour de la Scuderia au premier plan.

F1 - Le succès de l'Espagnol à Barheïn a signé le retour de la Scuderia au premier plan. Près d'un an et demi. C'est le temps qu'il aura fallu patienter à Fernando Alonso avant de remonter sur la plus haute marche du podium. Depuis le 12 octobre 2008 et le Grand Prix du Japon, l'Espagnol n'avait plus goûté aux joies du succès. Une éternité pour un compétiteur né. Dimanche, à Bahreïn, le pilote ibérique a décroché la 22e victoire de sa carrière en ouverture du championnat du monde 2010. Une prestation d'autant plus remarquable qu'elle signe ses grands débuts avec Ferrari qu'il a rejoint après six ans passés dans le giron de Renault et un détour éclair chez McLaren. "Toutes les victoires sont spéciales mais la première avec Ferrari, c'est une émotion très particulière pour moi", souligne le pilote de la Scuderia au micro d'Europe 1. Une victoire et un doublé pour l'équipe italienne – son coéquipier, le Brésilien Felipe Massa, s'est classé à la deuxième place - unanimement salués par la presse transalpine. "De Schumi à Fernando, la renaissance du rêve de la Rossa", pouvait-on ainsi lire en Une du Corriere della Sera. Après une saison 2009 pour le moins décevante – marquée par une 4e au classement constructeurs, une seule victoire au compteur et l'accident de Massa-, l'écurie au cheval cabré semble enfin entrevoir le bout du tunnel. "Je pense que pour le reste de la saison, nous pouvons être confiants car nous sommes compétitifs", confie Alonso bien conscient de l'immense attente que peut susciter ce début en fanfare du côté des tifosi. Alonso : "Nous devons rester calmes" Mais au concert de louanges, l'Espagnol répond par une prudence légitime. "Nous devons rester calmes et améliorer la voiture sur tous les plans : moteur châssis, aérodynamique. Nous pouvons faire un bon championnat mais c'est seulement la première course donc nous devons encore beaucoup travailler", tempère-t-il. De fait avec les modifictaions du règlement concernant les pneumatiques et les ravitaillements en carburant – désormais interdits durant la course -, les écuries naviguent à vue en ce début de saison et les prochaines courses, à commencer par le GP d'Australie dans moins de deux semaines, constitueront de nouveau des tests grandeur nature en terme de tactique et de développement, à plus ou moins longue échéance, des monoplaces. Reste qu'avec ce doublé, Ferrari affiche de sérieuses ambitions. "Je pense que la paire de pilotes est extrèmement bonne et elle sera valorisée dans cette équipe. Il faut toujours se méfier mais comme la voiture marche bien..." analyse, pour Europe 1, Alain Prost pour qui Alonso s'affirme déjà comme une recrue essentielle pour la Scuderia. "Fernando est un pilote solide, peut-être pas le plus rapide sur un tour, mais c'est quelqu'un d'extrêmement résistant et pour gagner un championnat, c'est certainement l'homme qu'il faut à Ferrari cette année", poursuit le Professeur. En 2007, le Finlandais Kimi Räikkönen, transfugé de McLaren vers Ferrari, avait soulever la coupe dévolue au vainqueur dès sa première course en rouge, à Melbourne, avant de rafler le titre mondial des pilotes et des constructeurs. Des traces dans lesquelles Alonso est bien déterminé à marcher...