Alonso chante sous la pluie

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LAURENT DUYCK , modifié à

Retardé près d'une heure et placé sous contrôle de la voiture de sécurité lors des 17 premiers tours en raison de la pluie, le Grand Prix de Corée du Sud, s'il n'a pas été aussi spectaculaire qu'espéré, a été fatal aux Red Bull. Mark Webber est parti seul à la faute tandis que Sebastian Vettel, qui avait course gagnée, a été trahi par son moteur. Un zéro pointé qui profite à Fernando Alonso, nouveau leader du championnat du monde !

Retardé près d'une heure et placé sous contrôle de la voiture de sécurité lors des 17 premiers tours en raison de la pluie, le Grand Prix de Corée du Sud, s'il n'a pas été aussi spectaculaire qu'espéré, a été fatal aux Red Bull. Mark Webber est parti seul à la faute tandis que Sebastian Vettel, qui avait course gagnée, a été trahi par son moteur. Un zéro pointé qui profite à Fernando Alonso, nouveau leader du championnat du monde ! "Le Championnat ne se jouera pas sur ce Grand Prix", prophétisait samedi Mark Webber à la veille du premier Grand Prix de Corée du Sud de l'histoire. L'Australien avait-il imaginé, à l'heure de faire ce commentaire, la possibilité de ne pas marquer de point lors de cette antépénultième étape de la saison ? Pas sûr... A sa décharge, Webber n'a pas abandonné tout espoir de décrocher le titre mondial. Pas plus que son coéquipier, Sebastian Vettel, lui aussi contraint à l'abandon à Yeongam. Mais les deux hommes ont perdu gros en Corée du Sud : la tête du championnat du monde pour le premier, la course et la main sur son coéquipier pour le second. Le tout au profit de Fernando Alonso qui fait coup double : la victoire, sa cinquième cette saison, plus que quiconque en 2010, et la première place du classement pilotes. Vainqueur en Italie et à Singapour, troisième au Japon, l'Espagnol a donc enregistré en Corée du Sud, nouvelle terre de Formule 1, une troisième victoire sur les quatre dernières courses. Une régularité qui lui permet de retrouver le sommet du championnat du monde, avec désormais 11 points d'avance sur Webber, 21 sur Lewis Hamilton, pas malheureux de monter sur la deuxième marche du podium à Yeongam, 25 sur Vettel, et 42 sur Jenson Button, le premier à avoir définitivement lâché prise dans la course à sa propre succession même s'il n'est pas mathématiquement éliminé. Webber dans le mur, Vettel en surchauffe Contraint d'admettre une nouvelle fois la supériorité des Red Bull lors des qualifications, le double champion du monde (2005 et 2006) s'était fixé pour priorité de finir la course. "Parmi les cinq prétendants, tous ne finiront peut-être pas la course. Nous devons absolument ne pas en faire partie car nous avons besoin de marquer des points à chaque course", avait-il expliqué, alerté des prévisions météorologiques pessimistes à l'heure du départ. La pluie était bien là. Dans des proportions peut-être pas imaginées. "C'est complètement impossible, je ne vois même pas où est Webber", lâche Alonso lors des trois premiers tours d'une course placée sous le contrôle de la voiture de sécurité. "On dirait un lac dans la ligne droite", appuie Jenson Button. Les commissaires se rendent à l'évidence et rappellent alors les pilotes sur la ligne de départ pour plus de 50 minutes d'interruption. Les spectateurs, venus en nombre, attendront encore 40 minutes pour assister enfin, après 14 autres tours de parade derrière la safety-car, à une vraie course. Si Vettel ne l'a pas toujours confirmé cette saison, la pole reste, encore plus dans ces conditions, une position privilégiée en F1. L'Allemand, pas gêné par les projections de pluie, s'échappe. Derrière, Hamilton a déjà concédé sa quatrième place à Nico Rosberg au bout de la ligne droite mais retrouve bientôt le feu arrière de la Ferrari d'Alonso après le tête-à-queue de Webber, lequel entraîne dans sa perte Rosberg (19e tour). "C'est totalement de ma faute", a admis l'Australien. "Ce n'était pas mon jour." Premier KO pour Red Bull tandis que Michael Schumacher met déjà un frein aux ambitions de Button en le doublant dans le virage n°4 (27e). Le retour de la voiture de sécurité dans le 32e tour ne perturbe pas la marche triomphale de Vettel. Hamilton double lui Alonso, victime d'un écrou baladeur, dans les stands mais lui rend rapidement sa deuxième place en partant trop large dès le premier virage après le retrait de la safety-car. Le 42e tour effacé, la course a atteint ses 75%, permettant la pleine attribution des points qui permet alors à Vettel d'en compter 11 de plus que son coéquipier malheureux. Quatre tours plus tard, l'Allemand est au ralenti, doublé par Alonso, avant de se ranger sur le côté, le moteur de sa Red Bull parti en fumée, comme ses espoirs de victoire. Deuxième KO pour l'écurie autrichienne qui quitte la Corée du Sud sur un zéro pointé. A la tombée de la nuit, Alonso s'impose devant Hamilton et son coéquipier, Felipe Massa. Mais l'Espagnol est bien dans la lumière à l'issue du premier Grand Prix de Corée du Sud qui fera peut-être date...