Albicy: "Ça devient lassant"

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Propos recueillis par Thomas PISSELET , modifié à
Pour le Paris-Levallois, relégable avant la 27e journée de Pro A, la réception de Vichy vendredi soir est un match à ne surtout pas perdre dans la course au maintien. Andrew Albicy, qui juge sa saison "très moyenne", ne dit pas le contraire. "Il y a une certaine pression mais, moi, j'ai à coeur de sauver le club", explique le jeune meneur francilien, frustré par la situation du PL.

Pour le Paris-Levallois, relégable avant la 27e journée de Pro A, la réception de Vichy vendredi soir est un match à ne surtout pas perdre dans la course au maintien. Andrew Albicy, qui juge sa saison "très moyenne", ne dit pas le contraire. "Il y a une certaine pression mais, moi, j'ai à coeur de sauver le club", explique le jeune meneur francilien, frustré par la situation du PL. Andrew, cette large défaite contre Gravelines-Dunkerque (58-91), le week-end dernier, est-elle digérée ? Oui, de toute façon on n'a pas vraiment le choix sinon on ne va pas avancer. Il reste des matches à préparer derrière et on doit tout faire pour essayer de les gagner. Pour sauver le club. Quels ont été les mots de Christophe Denis après cette rencontre ? Il n'a pas dit grand-chose, on en a un peu tous marre des discours. On discute depuis le début de l'année et ça ne change rien sur le terrain. On a tous conscience du contexte de la relégation, tout le monde se donne à fond aux entraînements. Après, c'est sûr que le coach durcit un peu plus les séances mais pour l'instant, je n'ai pas vu de joueurs qui ont lâché. Comment expliquez-vous que le Paris-Levallois ait autant de mal à enchaîner les bons résultats et se retrouve désormais relégable avant d'affronter Vichy ? Je pense qu'on a un problème mental. Sur le papier, on a tout ce qu'il faut et on le montre souvent à domicile. Mais à l'extérieur, je ne sais pas... On n'y arrive pas du tout et je ne peux même pas vous expliquer pourquoi. Et franchement, ça devient lassant. Personnellement, je ne le vis pas très bien. Je ne comprends pas ce changement de visage d'une semaine sur l'autre alors qu'on peut vraiment montrer de bonnes choses. On peut battre n'importe qui, on l'a prouvé plusieurs fois mais bon... Il y avait effectivement eu ce succès contre Nancy (93-83) il y a quinze jours... (Il coupe) Qui nous avait fait du bien ! Tout était vraiment très bien dans ce match et contre Gravelines, c'était tout le contraire. Sincèrement, je n'ai jamais vu ça de ma vie. Est-ce que votre défaite fin mars contre Cholet (87-90), où vous prenez l'eau en fin de match alors que vous meniez tranquillement, vous a fait douter davantage ? Même si on l'a perdu, on avait fait un bon match donc il ne faut pas non plus le jeter à la poubelle. Mais c'est vrai que, sans doute, cette fin de rencontre a un peu montré toutes les séquelles de ce qu'on a connu pendant la saison. "En général, quand je fais des bons matches, on gagne" Vendredi, vous recevez donc Vichy, le premier non relégable. Un match à ne surtout pas perdre. Est-ce qu'une défaite condamnerait le PL dans la lutte pour le maintien ? Je le pense, oui. Ou alors ce serait très, très, très compliqué. Mais on peut s'en sortir. Les matches qui viennent, on peut les gagner... Non, on doit les gagner. Il faut qu'on reste solidaire. A l'extérieur, on a parfois tendance à se disperser un peu trop alors que quand joue ensemble, on est capable de faire de belles choses. C'est sûr qu'il y a une certaine pression avant ce match mais, moi, j'ai à coeur de sauver le club donc je ferai tout mon possible pour y arriver. Sur quoi ça va se jouer contre la JAV, selon vous ? Ils ont montré qu'ils avaient des ressources et qu'ils avaient retrouvé leur niveau. Eux aussi peuvent battre n'importe qui. Mais on va essayer de faire en sorte que ça n'arrive pas contre nous, même si c'est une équipe qui fait quand même un peu peur. Il va falloir qu'on soit plus agressif. C'est ce qu'on fait généralement chez nous. On va essayer de les agresser, de jouer dur et de défendre surtout, parce que ce n'est pas trop ce qu'on fait ces derniers temps... Après, en attaque, je pense que ça va bien se passer. Si Marcellus Sommerville est effectivement très en forme, Lamont Hamilton semble un peu moins bien depuis deux ou trois matches. Dans quel état d'esprit est-il ? Il ne doute pas, il est juste un peu frustré. Je pense qu'il n'y a pas beaucoup de joueurs qui peuvent l'arrêter avec la qualité qu'il a. Mais parfois, la maladresse le frustre et après, il s'emporte assez vite parce qu'il a un caractère particulier. Ça peut le faire sortir du match et c'est dommage. Frustré, vous avez dû l'être après votre match raté contre le BCM (2 points, à 0/11 aux tirs et 7 passes pour -1 d'évaluation, ndlr). C'est oublié ? C'était difficile pour moi... J'ai été très maladroit mais, du coup, j'ai essayé de faire jouer les autres. Je me suis senti impuissant, ce n'était pas évident à gérer. Mais j'ai déjà la tête à Vichy et je pense surtout à me rattraper par rapport à ça. L'équipe a besoin de moi pour gagner. En général, quand je fais des bons matches, on gagne. Donc ça dépend de moi. Vous mettez-vous une pression particulière à ce niveau-là ? Pourriez-vous être le leader qui manque au PL ? Non, je ne me mets pas de pression. Au contraire, ça me motive parce que je me sens utile à l'équipe. Etre un leader, c'est le rôle que j'aimerais avoir, et qu'il faut que j'aie, si je veux avancer dans ma carrière. Je l'ai déjà fait avec l'équipe de France (des 20 ans et moins). "Mon objectif cette année, c'est d'être drafté en NBA" D'autres joueurs, peut-être plus expérimentés que vous, ne devraient-ils pas prendre davantage de responsabilités ? Si, sans doute... Mais si personne ne veut le faire, il faut bien que quelqu'un s'y colle. Donc tant pis pour eux. Moi, ça ne me dérange pas. Peut-être que certains joueurs n'ont pas la carrure, tout le monde ne peut pas tenir ce rôle-là. Moi, ça fait déjà un petit moment que j'en parle avec le coach. Je le connais depuis que je suis à Paris, je connais bien ses méthodes. A titre personnel, quel regard portez-vous sur votre saison ? Je la trouve très moyenne. Je voulais enchaîner sur la continuité de mon championnat d'Europe (avec l'équipe de France des 20 ans et moins, ndlr) et du monde (avec les Bleus de Vincent Collet, ndlr) mais j'ai eu un gros coup de mou physiquement. Ça m'embête un peu parce que j'ai quand même un objectif cette année, c'est d'être drafté en NBA. J'aurais dû être plus performant et plus constant. A ce propos, en savez-vous plus concernant votre avenir ? Ça va se jouer dans quelques semaines, je vais faire des camps cet été et après, on verra. Je ne me prends pas la tête là-dessus, j'essaierai de faire mon boulot au mieux une fois là-bas et si ça ne marche pas, tant pis. Mais c'est mon objectif. Je veux vraiment y aller, peu importe le lock-out. Avez-vous déjà eu des contacts avec certaines franchises NBA ? Oui, il y a Portland qui me suit depuis un petit moment, Memphis et quelques autres. Mais s'il faut que j'aille jouer en Europe avant, je le ferais sans problème. Des destinations, il y en a des tas qui me plairaient ! Barcelone par exemple, c'est l'idéal pour jouer au basket, la ville est belle, le prestige du club est énorme. Mais vouloir y être et y jouer vraiment, ce n'est pas tout à fait pareil... L'Euro 2011 avec l'équipe de France, vous y pensez ? Oui, d'autant que c'est qualificatif pour les Jeux Olympiques et ça, c'est un truc que j'ai vraiment envie de faire ! Comme tout le monde, hein. En plus c'est à Londres, ce n'est pas très loin. Ça peut être énorme et je ferai tout pour être dans l'équipe. Que je joue cinq, dix minutes ou rien du tout, ce n'est pas grave. Ce sont des moments que je vais garder et qui vont me servir pour le futur.