A la croisée des chemins...

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L.D. , modifié à
C'est l'un des chocs de cette Coupe du monde. Battue par l'Irlande en phase de poules, l'Australie, reversée dans le tableau des Sudistes, s'est compliquée la tâche en Nouvelle-Zélande. Avant un éventuel choc contre les All Blacks en demi-finales, les Wallabies se frotteront dimanche à l'Afrique du Sud, tenante du titre. Une affiche qui est aussi celle de deux générations, entre la jeunesse australienne et l'expérience sud-africaine.

C'est l'un des chocs de cette Coupe du monde. Battue par l'Irlande en phase de poules, l'Australie, reversée dans le tableau des Sudistes, s'est compliquée la tâche en Nouvelle-Zélande. Avant un éventuel choc contre les All Blacks en demi-finales, les Wallabies se frotteront dimanche à l'Afrique du Sud, tenante du titre. Une affiche qui est aussi celle de deux générations, entre la jeunesse australienne et l'expérience sud-africaine. L'affiche se résume par deux chiffres: 836, soit le nombre de sélections cumulées au sein du XV de départ sud-africain, le plus expérimenté de l'histoire des Springboks (le précédent était de 815 sélections, face au pays de Galles). De l'autre, la moyenne d'âge du XV de départ australien ne sera que de 26 ans et 144 jours, soit la sélection australienne la plus jeune pour un match couperet de Coupe du monde depuis la victoire en finale de 1991 contre l'Angleterre (l'équipe qui avait joué à Twickenham était plus jeune de deux mois en moyenne). Les présentations sont faites, pour ce choc non programmé des quarts de finale de la Coupe du monde entre l'Afrique du Sud et l'Australie, deux équipes à la croisée des chemins, dimanche à Wellington. Qui de l'expérience sud-africaine ou de la jeunesse pétillante australienne sortira victorieuse de ce sommet entre deux prétendants déclarés au titre ? Et en filigrane, cette question ouverte en préambule de la compétition: quel style de jeu a le plus de chances d'aller au bout, entre le style offensif représenté par l'Australie mais que partagent aussi la Nouvelle-Zélande voire le pays de Galles, ou ce jeu restrictif mais ô combien pragmatique dont l'Afrique du Sud ou encore l'Angleterre sont les porte-paroles ? "L'histoire est en marche ce week-end et nous voulons définitivement en être", philosophait Robbie Deans, le sélectionneur des Wallabies. "Il n'y a pas de lendemain, à moins que vous ne l'écriviez vous-même." Trop tard pour les Boks, ou trop tôt pour les Wallabies ? Jeunesse ou expérience, Schalk Burger, l'un des nombreux grognards sud-africains déjà présents en 2007, refuse ce débat. "Ça aide d'avoir vécu ça auparavant, mais au final, ce ne sont pas vos sélections précédentes qui vous font gagner un match de rugby. Vous devez jouer à votre meilleur niveau, résume le furieux troisième ligne des Springboks. Quand ça devient serré comme ça, il faut pouvoir compter sur chaque joueur pour qu'ils prennent les bonnes décisions individuellement et qu'ils ne commettent pas d'erreurs. Parfois ça arrive, que vous ayez 100 ou cinq capes à votre actif. Tout est question de précision. Quand les matches sont compliqués, ce sont les erreurs individuelles ou les décisions de chacun qui font la différence. Il reste à espérer qu'on prenne les bonnes." John Smit, Victor Matfield, Bryan Habana... Ces hommes ont déjà prouvé qu'ils savaient faire. Mais ont-ils encore les clés du succès, eux dont cette compétition est pour beaucoup la dernière sous le maillot sud-africain, comme le laissait entendre Matfield: "Si on se fait éliminer, vu que les joueurs de cette équipe ont été ensemble pendant huit ans, beaucoup de joueurs vont sans doute passer à autre chose. On va certainement commencer à y penser après le match, peut-être noyer notre chagrin, et dire au revoir à quelques amis qui vont aller jouer au Japon ou ailleurs. C'est important qu'on finisse sur une bonne note." Les uns sont au bout du chemin, les autres ont l'avenir devant eux. Comme cette prometteuse génération australienne, les Cooper, Beale, Genia, O'Connor... Reste à savoir si ces talents bruts, révélés en partie par Robbie Deans, auront le coffre pour aller au bout de leurs ambitions, eux qui ont été surpris en phase de poules par l'Irlande. Verdict dimanche. Et pour le vainqueur, la perspective de défier la Nouvelle-Zélande en demi-finales.