A Tours on s'explique...

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Martin ROY , modifié à
La saison 2010-11 achevée, les langues tourangelles commencent à se délier. Le manager du Tours Volley-ball, Pascal Foussard, est ainsi sorti de son silence, à l'issue de la finale du Championnat de France perdue face à Poitiers (2-3), expliquant notamment les raisons qui l'avaient poussé à ne pas renouveler le contrat de son entraîneur, Eric Ngapeth, et à ne conserver que cinq joueurs du club en vue du prochain exercice. Explications.

La saison 2010-11 achevée, les langues tourangelles commencent à se délier. Le manager du Tours Volley-ball, Pascal Foussard, est ainsi sorti de son silence, à l'issue de la finale du Championnat de France perdue face à Poitiers (2-3), expliquant notamment les raisons qui l'avaient poussé à ne pas renouveler le contrat de son entraîneur, Eric Ngapeth, et à ne conserver que cinq joueurs du club en vue du prochain exercice. Explications. 17 avril 2011. Champion de France en titre, Eric Ngapeth ajoute une nouvelle ligne au palmarès du Tours Volley-ball en lui offrant une troisième Coupe de France consécutive, à l'issue d'une victoire pleine de maîtrise face à Beauvais (3-0). Quelques jours plus tard, l'éviction du coach tourangeau est rendue publique par le club, et ce avant même la fin des play-offs de Ligue A. Un coup de massue pour celui qui est parvenu à ramener le TVB sur le devant de la scène en l'espace de trois ans et qui se voit prié de quitter le navire sans aucune raison apparente. A l'arrivée, plus que de l'amertume, c'est l'incompréhension qui anime le coach de Tours qui aura dû attendre la fin du Championnat de France pour avoir quelques premiers éléments de réponse quant à ce départ anticipé. "Le problème avec Éric, c'est qu'il s'appuie sur des méthodes qui sont dures au point d'être parfois très mal supportées par les joueurs, confesse ainsi Pascal Foussard, le manager du club, dans les colonnes de La Nouvelle République. L'exigence est une nécessité dans le haut niveau, mais il y a un équilibre à trouver. Or, cette saison, il est allé plusieurs fois au bord de la rupture. Qu'il y ait des tensions, c'est normal. Mais il y a des limites. L'entraîneur s'en fixe. Le club également. Quand les joueurs n'en veulent plus, il faut bien faire des choix. Le TVB a fait les siens et opté pour un nouveau mode de fonctionnement." Foussard n'a d'ailleurs pas hésité à mettre en exergue les relations difficiles entre l'entraîneur et son passeur, Rafaël Redwitz, rouage essentiel au bon fonctionnement du TVB. Foussard: "Garder le père pour avoir le fils ne nous a pas traversé l'esprit""Au départ, Éric était d'accord sur le choix de Rafa. On l'a recruté ensemble, poursuit le manager. Depuis il ne cesse de dire que son jeu ne lui convient pas. Continuer avec les deux devenait donc très compliqué. Comme ça l'était avec d'autres joueurs. Il reste que ce n'est pas Redwitz qui nous a demandé de changer d'entraîneur. C'était tout simplement devenu nécessaire". Tout comme il était selon lui "nécessaire" de renouveler la quasi-intégralité de l'effectif tourangeau et de ne conserver que cinq joueurs de l'édition 2010-11. "Les cinq joueurs que l'on conserve sont, ou doivent devenir en ce qui concerne Horacio (d'Almeida, ndlr), des piliers de la nouvelle équipe. L'idée était qu'il fallait, pour le reste, du renouvellement afin d'améliorer encore le groupe". Un groupe qui devra se passer des services du MVP de la saison régulière, Earvin Ngapeth, qui n'aura pas mis longtemps à prendre la poudre d'escampettes. "Lorsque l'on a annoncé que mon père n'avait pas été reconduit, j'étais un peu triste parce que je savais, du coup, que j'allais partir aussi. C'était une évidence". Une décision à laquelle Foussard s'était visiblement préparé. "Garder le père pour avoir le fils ne nous a pas traversé l'esprit. Et rien ne dit qu'il ne serait pas parti de toute façon. Il l'a déclaré lui-même. Ce qui est sûr, c'est qu'on va le regretter. Parce que, lui aussi, on l'a beaucoup apprécié. C'est un garçon qui a de grosses qualités humaines et pas que sportives. Nos chemins s'éloignent. C'est dommage, mais c'est la vie", avouait-il non sans une bonne dose de fatalisme. Une chose est sûre, annoncé sur les bords de Loire pour succéder à Eric Ngapeth, le coach du Paris Volley, Mauricio Paes, se voit confronté à une mission pour le moins délicate, celle d'arriver à rebâtir une équipe compétitive en vue du prochain exercice avec un effectif totalement remanié (*). (*) Yosleyder Cala (Vérone), Milos Terzic (Étoile Rouge), Bojidar Slavev (Genève), David Smith (Alméria), Cédric Hominal (Lyon) et Adrien Prével (Plessis-Robinson) sont annoncés du côté du TVB pour la saison prochaine.