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Laetitia Drevet
Juliette Alpha, policière depuis cinq ans, publie son premier livre (sous pseudonyme), dans lequel elle raconte ses missions, son quotidien et ses peurs. Malgré les violences et la misère desquelles elle est témoin, elle reste certaine de sa vocation. La policière-écrivaine présente son livre au micro d'Europe 1.
INTERVIEW

Juliette Alpha a découvert sa vocation en regardant Navarro et Julie Lescaut. Dans la police depuis cinq ans, elle publie aujourd'hui son premier livre, Vis ma vie de Flic, une femme dans la police (éditions Hugo), sous pseudonyme. Elle y raconte son quotidien à la police-secours, ses accomplissements, ses déboires, et toutes les situations pourtant quasi banales auxquelles on ne s'habitue pas. "Pour la plupart des gens, police-secours c'est les gendarmes et les amendes aux feux rouges. En fait, c'est la police de tous les jours", précise-t-elle au micro d'Europe 1.

"On ne s'habitue pas à découvrir la misère"

La policière a décidé d'écrire le 1er décembre 2018, après une longue journée passée à encadrer la fameuse manifestation des Gilets jaunes sur les Champs-Elysées. "C'est la première fois que j'assistais à une manifestation aussi violente, à de telles scènes de guérilla urbaine", explique-t-elle. Elle raconte la "folie de la foule", la "violence" d'une une journée "remplie d'émotion". "J'ai eu peur pour moi, pour mes collègues", avoue-t-elle. "Personne n'est préparé à ça. Des collègues qui font du maintien de l'ordre depuis 20 ans m'ont dit qu'ils n'avaient jamais vu ça", poursuit-elle. 

Malgré la violence et la faiblesse des moyens - elle dit acheter une partie de son attirail avec ses propres deniers - Juliette Alpha ne regrette pas son choix de carrière. "Police-secours, c'est le couteau suisse de la police", sourit-elle. Esclandre dans une boutique, différend familial, SDF mal en point, enfants rackettés à la sortie des cours, mais aussi arrêt cardiaque sur la voie publique ou découverte d'un cadavre à domicile : les missions de Juliette sont multiples, souvent difficiles. "On ne s'habitue jamais à intervenir chez des gens et découvrir la misère, les taudis dans lesquels ils vivent", souligne-t-elle. Des "missions ingrates" qui feraient mériter à la police, dit Juliette, d'"être parfois mise à l'honneur".