Après le procès de Viry-Châtillon, le réquisitoire de l'avocat général a été dénoncé par une partie de la classe politique - à tort. 1:22
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Gwladys Laffitte, édité par Séverine Mermilliod
La procureure générale Catherine Champrenault est sortie de sa réserve mercredi pour dénoncer l'exploitation polémique qui a été faite du réquisitoire du procès en appel des agresseurs de policiers de Viry-Châtillon. Elle déplore notamment une tentative de déstabilisation de l'institution judiciaire.

C'est une mise au point rarissime qu'a été contrainte de faire la procureure générale Catherine Champrenault après le procès en appel des agresseurs de policiers de Viry-Châtillon. Elle est sortie de sa réserve mercredi dans un communiqué de presse pour fustiger l'exploitation polémique qui a été faite du réquisitoire de ce procès, notamment par une partie de la classe politique à droite et à l'extrême droite, qui ont prêté à cet avocat général des propos qu'il aurait prononcés lors du réquisitoire.

L'avocat général a-t-il eu de "l'empathie" pour les accusés ?

Ce réquisitoire, comme l'ensemble des débats de ce procès, s'est tenu à huis clos puisque trois des accusés étaient mineur au moment des faits. L'avocat général est accusé d'avoir eu de l'"empathie" pour les treize accusés qu'il aurait qualifiés de "richesse pour le pays". Sauf que ce n'est pas tout à fait ce qu'il a dit, ce que la procureure générale de Paris a tenu à corriger, avec une retranscription d'une partie du réquisitoire.

Le magistrat a en fait enjoint les accusés à "assumer leurs actes et devenir un homme, en brisant cette loi du silence, en parlant non pas pour propager des rumeurs ou parler seulement entre vous, mais avec tous les citoyens venus d'horizons différents et qui font la richesse de notre pays dont vous êtes, ne vous en déplaise, aussi les enfants."

"Une déformation publique parcellaire et trompeuse"

Des propos qui sont donc assez différents de l'intention qui lui a été prêtée. "Une déformation publique parcellaire et trompeuse", dénonce Catherine Chambretaud, qui constitue, selon elle, une nouvelle "tentative de déstabilisation" de l'institution judiciaire.