Le patron du groupe de courtage en assurances Assu 2000, Jacques Bouthier, accusé de viols, démissionne. 1:31
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Océane Théard , modifié à
Le patron du groupe de courtage en assurances Assu 2000 Jacques Bouthier, mis en examen et incarcéré samedi dans une enquête pour "traite des êtres humains" et "viols sur mineure", a démissionné de son mandat de président, a indiqué mardi à l'AFP le groupe, renommé Vilavi en janvier.

Ce serait un scénario scabreux auquel se serait livré l'homme d'affaires Jacques Bouthier, patron du groupe de courtage en assurances Assu 2000. L'homme de 75 ans, compte parmi les plus grandes fortunes de France, la 487e selon le magazine Challenges, avec un patrimoine estimé à 160 millions d'euros. Il est mis en cause pour traite d'êtres humains et viols sur mineurs.

Devenue trop âgée, elle a dû trouver une remplaçante

"Le groupe Vilavi prend acte de l'annonce de la démission de Jacques Bouthier de son mandat de Président, et de toutes ses activités et responsabilités au sein de l'entreprise", a-t-il indiqué, précisant que la conduite opérationnelle et commerciale du groupe est pour l'instant "assurée par l'équipe en place". 

L'enquête dure depuis plusieurs semaines. Début mars, une jeune femme de 22 ans se présente dans un commissariat parisien. Elle explique être retenue depuis cinq ans par un homme richissime qui la viole régulièrement. Devenue trop âgée pour lui, elle aurait été forcée de lui trouver une remplaçante, une adolescente de quatorze ans.

Un commando monté pour retrouver la vidéo

La plaignante est parvenue à filmer cette adolescente et son bourreau dans un lit. Une vidéo qu'elle a confiée aux enquêteurs. Pour récupérer cette vidéo, Jacques Bouthier aurait monté une équipe pour enlever la jeune femme, composée de sa femme, de deux employées de son entreprise, d'une amie de la plaignante et d'un ancien membre du GIGN. Il aurait voulu la forcer à quitter le pays. Tous sont mis en examen et incarcérés depuis samedi.

Au moins sept femmes, mineures ou à peine majeures, auraient été retenues contre leur gré dans l'appartement du PDG. 

 

"Il faut mettre à l'abri ces jeunes filles"

L'enquête a été confiée à la Brigade des mineurs. Elle est très attendue par Homayra Seillier, présidente de l'association Innocence en danger : "En général, ce sont des jeunes filles qui sont désœuvrées, pas de parents, rien. Il faut les mettre à l'abri, leur donner envie de parler et les sécuriser comme on peut", explique-t-elle.  Homayra Seillier veut "libérer la parole pour que d'autres affaires soient révélées au grand jour", pour que ces jeunes filles ne soient plus condamnées au silence.