Violences policières : des caméras pour les utilisateurs de LBD ? "Oui, c'est utile", assure le maire de Bourg-en-Bresse

Depuis une semaine, à Bourg-en-Bresse, certains utilisateurs de lanceurs de balles de défense sont équipés d'une caméra-piéton.
Depuis une semaine, à Bourg-en-Bresse, certains utilisateurs de lanceurs de balles de défense sont équipés d'une caméra-piéton. © Valery HACHE / AFP
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avec Yasmina Kattou , modifié à
Alors que se déroulait samedi l’acte 11 des "gilets jaunes", plusieurs membres des forces de l’ordre étaient équipés d’une caméra-piéton. Un dispositif testé depuis samedi dernier à Bourg-en-Bresse.
INTERVIEW

Certains membres des forces de l'ordre pourraient être systématiquement équipés de caméras-piétons pour encadrer les tirs de lanceurs de balle de défense (LBD), et ce dès ce samedi. Objectif : limiter les bavures liées à ce type d’armes, notamment lors des manifestations des "gilets jaunes". Alors que l’acte 11 du mouvement se jouait ce samedi, le dispositif est déjà été expérimenté depuis une semaine à Bourg-en-Bresse, dans l'Ain. Et s’il est trop tôt pour tirer un réel bilan, le maire PS de la commune, Jean-François Debat, se montre plutôt satisfait.

"Samedi dernier, les manifestations ont été moins violentes". "C'est un dispositif qui est plutôt de nature à pacifier et à rendre plus transparentes les relations avec les policiers. Oui, c'est utile", assure l’élu au micro d’Europe 1, répondant ainsi aux nombreuses critiques émises à l’encontre de ces caméras. "Je pense que cela peut avoir un impact sur l'avenir dont se dérouleront les manifestations. Samedi dernier, elles ont été moins violentes (à Bourg-en-Bresse) que les semaines précédentes", poursuit le maire de Bourg-en-Bresse.

Dans sa commune, samedi dernier, cinq policiers qui ont utilisé un lanceur de balle de défense étaient équipés d'une caméra-piéton. L'examen des vidéos a permis de constater qu'elles étaient très utiles pour comprendre le contexte des tirs de LBD, et d'entendre notamment le bruit d'ambiance et les sommations des forces de l'ordre. Mais toutes les images ne sont pas exploitables, reconnaissent les autorités. Quand les policiers épaulent pour tirer, par exemple, la caméra fixée sur la poitrine peut être masquée par un bras ou changer d'angle de vue. Autre souci constaté : la durée de vie de la batterie, qui n'excède pas les trois heures. Enfin, quand la nuit commence à tomber, la qualité des images s'en ressent.

"Cela permet de répondre à la question : 'qui a commencé'"? Jean-François Debat reconnaît qu’il est impossible d’affirmer que la baisse de la violence constatée dans sa commune "est exclusivement due aux caméras". Mais il y trouve au moins une vertu de taille. "On constate quand même que dans le champ des caméras (deux mètres) cela permet d'objectiver et de répondre à la question, certes de cour d’école mais importante : 'Qui a commencé’ ?"

Le test a tout de même été jugé globalement positif à Beauvau. Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a fait savoir qu'il voulait que tous les tirs de LBD soient filmés ce samedi lors de "l’acte 11", par la caméra-piéton du tireur ou par celle d'un collègue qui resterait à ses côtés. Cette consigne pourrait néanmoins se heurter au manque de matériel. L'Intérieur prévoit également une exception : si les policiers sont bousculés, à terre, et donc obligés de tirer pour se défendre, ils n'auront pas à utiliser leur caméra.