Violences policières à Drancy : la justice demande la requalification des faits en viol

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avec AFP , modifié à
La justice a demandé lundi la requalification des faits en viol dans le cadre du procès d'un policier municipal de Drancy, accusé d'une interpellation violente en 2015. 

La tribunal correctionnel de Bobigny a demandé lundi qu'un policier municipal jusque-là poursuivi pour des violences commises en marge d'une interpellation à Drancy (Seine-Saint-Denis) en 2015 soit jugé devant les assises pour viol sur le jeune Alexandre, une décision qui intervient dans la foulée de l'"affaire Théo".

La "pénétration anale" attestée sur les certificats médicaux. Le policier est accusé d'avoir violenté avec sa matraque un homme de 27 ans en 2015. A l'époque, un médecin avait constaté une "plaie" au niveau de l'anus et prescrit dix jours d'interruption totale de travail (ITT). Au vu des certificats médicaux présentés par la victime faisant état d'une "pénétration anale", "les faits sont de nature à entraîner une requalification criminelle", a déclaré la présidente de la 14ème chambre.

Le parquet a requis en janvier six mois de prison avec sursis et un an d'interdiction d'exercer. Une "peine requise minable", déplorait maître Joseph Cohen-Saban l'avocat d'Alexandre sur Europe 1. 

Une interpellation violente. Le 29 octobre 2015, sous l'emprise de l'alcool, Alexandre aurait "outragé" une équipe de police municipale à Drancy, appelée pour tapage nocturne. Les agents décident de l'interpeller et lui menottent les mains dans le dos. Le jeune homme a raconté être tombé par terre, "une femme ou un homme me tirait par les épaules, pendant que l'autre m'avait rentré la matraque", a-t-il précisé sur France 5. A l'époque, le jeune homme avait décidé de ne pas s'exprimer dans les médias.