Violences à la Réunion : "On ne peut pas nous appliquer la même purge qu'en métropole"

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Romain David , modifié à
Interrogé par Matthieu Belliard sur Europe 1, Gilbert Annette, le maire socialiste de Saint-Denis de la Réunion, fait état d'une situation toujours tendue sur l'île au lendemain d'une nuit de violences.

À deux jours d'une nouvelle journée de protestation des "gilets jaunes", les tensions sont déjà vives dans certains territoires. À la Réunion, des violences ont éclaté la nuit dernière, tandis qu'une trentaine de barrages ont vu le jour sur l'île. Emmanuel Macron a promis d'être intraitable, et a annoncé l'envoi de renforts militaires sur place. "L'île est vraiment au ralenti", rapporte jeudi soir, au micro de Matthieu Belliard sur Europe 1, Gilbert Annette, le maire socialiste de Saint-Denis de la Réunion. "Il y a moins de blocages qu'hier, mais il y a une réorganisation et des points stratégiques, comme le port et l'aéroport, sont toujours bloqués", précise-t-il.

Deux phénomènes distincts. Cet élu tient cependant à différencier le mouvement des gilets jaunes, "qui s'apparente au mouvement métropolitain, avec cette revendication autour du pouvoir d'achat et des difficultés de la vie", des phénomènes de révolte urbaine, c'est-à-dire "les jeunes en rébellion, le pillage, la casse". "Un problème qui date de 30 ans", déplore-t-il.

 

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Un ras-le-bol exacerbé par la situation économique de l'île. Surtout, Gilbert Annette attribue le caractère particulièrement explosif de la situation aux difficultés économiques de l'île. "La pauvreté à la Réunion est de 42% quand elle est de 14% en métropole. Le chômage est à 24% quand il est à 9% [en métropole]", pointe-t-il. "Ces taux caractérisent une situation de misère et de souffrance".

En conséquence, le socialiste attend un geste de la part de l'exécutif, alors que la hausse des taxes sur le carburant a mis le feu aux poudres sur l'ensemble du territoire. "On ne peut pas nous appliquer la même purge qu'en métropole parce que nous avons besoin de moyens pour répondre à cette misère qui existe à la Réunion", martèle-t-il. "Aujourd'hui, nous somme en grande difficulté", conclut l'édile.