Université : les cinq chiffres d'une rentrée compliquée

© MYCHELE DANIAU/AFP
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Amphithéâtres bondés, effectifs d'enseignants en baisse, cours annulés… La rentrée universitaire s'annonce (encore) difficile.

La rentrée universitaire est synonyme, cette année encore, d'amphithéâtres bondés. Pour cette reprise, la dernière du quinquennat de François Hollande, le gouvernement veut faire face à la hausse continue des effectifs d'étudiants. L'exécutif a dégagé 100 millions d'euros pour mieux accompagner la croissance démographique. Au total, 850 millions supplémentaires ont été affectés à l'enseignement supérieur dans le budget 2017. La situation est-elle si critique que ça ? Tour d'horizon en cinq chiffres.

- 32 400. C'est le nombre d'étudiants supplémentaires qui ont rejoint les bancs de la fac, après une progression de 42.000 en 2015. En sept ans, le nombre d'étudiants tous établissements confondus a augmenté de 180.000. Et le ministère s'attend à une hausse jusqu'en 2020, avec un pic attendu en 2018. En comptant les universités, classes prépa, BTS, IUT et écoles diverses, la France totalise 2,59 millions d'étudiants, en hausse de 1,8% par rapport à 2015. 30.000 jeunes en plus, "c'est l'équivalent d'une université de taille moyenne", s'inquiète Alexandre Leroy, président de la Fage, un des deux principaux syndicats étudiants.

- 7.000 postes d'enseignants titulaires ont été supprimés depuis 2009, selon les syndicats. Pour le personnel, cela s'annonce comme "la rentrée la plus difficile depuis 2009", s'alarme le Snesup-FSU, principal syndicat du secteur. Une grève du personnel de l'UFR psychologie est d'ailleurs déjà en cours à Toulouse. "Nous aurons une rallonge significative sur le budget 2017, mais cela vient après quatre années de stagnation des moyens. Le gouvernement a pris acte du choc démographique, mais avec un peu de retard", regrette le président de la Conférence des présidents d'université (CPU) Jean-Loup Salzmann.

- 1.000Selon Le Monde, à Lyon, mille étudiants en sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps) se trouvent, pour l'heure, privés de certains cours à cause du manque de salles pour les accueillir. En Staps, les 4.000 places supplémentaires ouvertes pour cette année n'empêchent pas la filière d'être une nouvelle fois bondée. Cette année, c'est même la seule filière où des étudiants ont dû être refusés après un tirage au sort.

- 17. C'est le nombre de bacheliers qui n'a encore pas d'affectation, le logiciel APB (Admission post bac) ne leur ayant pas trouvé de cursus. C'est encore trop, selon l'exécutif, mais c'est moins que l'an dernier, où plusieurs centaines d'ex-lycéens s'étaient retrouvés sur le carreau.  "La rentrée se passe mieux que l’an dernier. Il y a eu moins de tirage au sort cette année", assure dans Le Monde, Thierry Mandon, secrétaire générale à l'Enseignement supérieur.

- 11.000. C'est le nombre de bacheliers qui se retrouvent dans un cursus non conforme à leurs premiers vœux initiaux, notamment faute de place pour les accueillir. Les lycéens souhaitant s'inscrire dans les quatre filières les plus demandées (droit, psycho, médecine, sciences et techniques des activités physiques et sportives) devaient classer par ordre de préférence toutes les facultés de leur académie. Des discussions entre rectorats et facultés ont permis d'augmenter les capacités d'accueil. Mais cela n'a pas permis de répondre à toutes les demandes.