Une rescapée de l'attaque de Trèbes : "Je me refais le film, j'entends toujours les déflagrations"

  • Copié
Benjamin Peter, édité par A.D , modifié à

Trois jours après l'attaque terroriste de Trèbes, une des rescapés raconte ce qu'elle a vécu dans le supermarché et comment elle fait face aux événements.

L'émotion est grande en France après l'attaque terroriste du supermarché de Trèbes qui a fait quatre victimes. Ceux qui ont été aux premières loges sont toujours choqués par les événements, trois jours après. Patricia, rescapée de l'attaque, témoignait lundi au micro d'Europe 1.

"Je ne l'ai pas écouté, j'ai pris mes jambes à mon cou". C'est une femme traumatisée que le correspondant d'Europe 1 a rencontré. "J'ai commencé à réaliser simplement qu'on est là, qu'on a failli ne plus être là", dit-elle, avant de faire une pause. "C'est un moment très difficile à passer. La première nuit, j'ai réussi à dormir mais cette nuit, je n'ai pas dormi. Je prends conscience, je me refais le film et j’entends toujours les déflagrations parce qu'il nous a coursés en disant de ne pas courir et de nous allonger sinon il nous tirait dessus. Moi, personnellement, je ne l'ai pas écouté, j'ai pris mes jambes à mon cou et je suis arrivée au niveau de la poissonnerie, je ne sais pas comment", décrit-elle. "S'il fallait faire une reconstitution, je ne saurais même pas dire par où je suis passée."

"C'est un cauchemar". Elle revit les émotions d'alors : "La peur au ventre, tétanisés, tremblants : tous ceux qui étaient avec nous étaient dans un état de choc terrible. Quand on est tous regroupés, on nous interroge, on est tous dans la même galère. C'est après quand on prend du recul qu'on se retrouve déconnecté. On se dit 'ce n'est pas possible, c'est un cauchemar, je vais me réveiller.' Je réalise que j'aurais très bien pu ne pas être là aujourd'hui", conclut-elle.