Une jeune fille fauchée par un nonagénaire, son père réclame des contrôles d'aptitudes pour les personnes âgées

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Romain David , modifié à
Alors que sa fille a été grièvement blessée après avoir été renversée à Paris par un conducteur nonagénaire, Bertrand Déroulède demande l'ouverture d'un débat sur les capacités de conduite de seniors.

Fauchée par un automobiliste parisien de 92 ans le week-end dernier, Pauline, 27 ans, a perdu une jambe. Son père réclame désormais l'ouverture d'un débat autour de la mise en place d'un examen médical à l'attention des conducteurs âgés. "Ce n'est pas une lutte contre les personnes âgées, loin de là", pointe Bertrand Déroulède vendredi, au micro de Matthieu Belliard sur Europe 1. "On peut se poser la question. À partir par exemple de 75 ans, il me paraîtrait légitime qu'il y ait des visites médicales qui vérifient les aptitudes visuelles et physiques".

Le gouvernement ferme le débat. Une proposition déjà balayée par Christophe Castaner, le ministre de l'Intérieur. "Nous n'envisageons pas de faire passer des tests à toutes les personnes qui ont plus de 60 ans. J'en appelle à la responsabilité de chacun, y compris les conducteurs, mais aussi les familles", a fait savoir sur RTL le nouveau locataire de l'hôtel de Beauvau. Une réponse qui est loin de satisfaire le père de Pauline. "Quand le ministre de l'Intérieur dit ça, il ferme le débat, il met le couvercle. Moi, je veux l'ouvrir", déplore-t-il, évoquant notamment le vieillissement de la population française.

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Les seniors "adaptent leur conduite à leur capacité". "Cela existe dans différents pays et l'on n'a pas de remontées qui prouvent que c'est une bonne solution", balaye pour sa part Chantal Perrichon, la présidente de la Ligue contre la violence routière, interrogée par Europe 1. "Il n'y a pas une homogénéisation en ce qui concerne le vieillissement. Les gens ne vieillissent pas de la même manière", insiste cette responsable associative, alors que le conducteur qui a renversé Pauline aurait été victime d'un malaise, selon Le Parisien.

Pour autant, ce fait divers, aussi dramatique soit-il, s'inscrirait à rebours des statistiques. "Les gens âgés ne sont pas accidentogènes, parce qu'ils roulent moins vite, moins la nuit et qu'ils font un kilométrage plus faible", avance Chantal Perrichon. "Ils adaptent leur conduite à leur capacité. C'est important de le savoir."

Un signalement en préfecture. S'il n'est pas toujours facile de demander à un proche de renoncer à prendre le volant parce que ses capacités de conducteur semblent se dégrader, il est possible de le signaler en préfecture. Le conducteur concerné recevra alors une convocation du préfet.