tunisie djerba attentat 1:49
  • Copié
Stéphane Burgatt (correspondant à Marseille), édité par Gauthier Delomez / Crédits photo : Tasnim Nasri / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency via AFP
Un attentat dans une synagogue de Djerba, en Tunisie, a coûté la vie à cinq personnes dont un Français, Benjamin Haddad. Originaire du quartier Périer de Marseille, celui qui y tenait une boulangerie laisse un vide auprès des habitants et de sa famille. Europe 1 a rencontré des proches de ce fidèle, âgé de 42 ans.

Le quartier Périer à Marseille pleure l'un des habitants. Benjamin Haddad, qui y tenait une boulangerie casher, a été tué mardi soir à Djerba, en Tunisie, dans l'attaque d'une synagogue qui a coûté la vie à cinq personnes au total. Depuis son épicerie, Fayçal regarde, incrédule, le rideau tiré juste en face de la boutique du Français assassiné. "Le pauvre, ça me rend triste pour lui. En plus, il a quatre enfants... C'est un bon gars", décrit l'épicier au micro d'Europe 1.

Pour Fayçal, Benjamin Haddad était un commerçant généreux : "C'était un gentil gars. Pour les personnes qui avaient besoin de pain, il me ramenait tout ce qui lui restait, et moi je le redistribuais pour ne pas jeter à la poubelle".

Un hommage à Benjamin Haddad jeudi soir

L'émotion est vive également pour le président du Consistoire israélite, Michel Cohen-Tannoudji, qui se trouve en lien direct avec la famille du commerçant. "Il était jeune, il avait 42 ans. Il a laissé une jeune épouse, une mère effondrée, et il a laissé une communauté sous le choc", souligne-t-il. "C'est un homme qui s'est présenté dans une synagogue pour prier, prier Dieu et la paix. Il en est mort", souffle le président du Consistoire israélite. Benjamin Haddad se trouvait aux côtés de son cousin, qui possédait une double nationalité tunisienne et israélienne, et qui a également été tué dans cet attentat en Tunisie.

Pour Hagay Sobol, un professeur en médecine génétique à Marseille et qui a tenu des conférences à Djerba, cela devait arriver. "J'ai vu progressivement comment l'extrémisme s'installait. Des femmes chirurgiens ne pouvaient plus opérer", note-t-il auprès d'Europe 1. "À un moment donné, on voulait mettre à ma disposition un 'encadrement' au cas où ma vie puisse être mise en danger... Quand j'ai vu que c'était à ce point-là, j'ai décidé de ne plus y aller, à grands regrets", raconte le professeur.

Un hommage sera rendu jeudi soir à Benjamin Haddad dans la grande synagogue.