Une antiquité égyptienne saisie au Palais des Beaux-Arts de Lille après des soupçons de trafic

Beaux Arts Lille
Un portrait funéraire égyptien, acquis en 2011 par le Palais des Beaux-Arts de Lille, a été saisi par la justice en raison de "forts soupçons" sur son authenticité. © LECLERCQ Olivier / hemis.fr / hemis.fr / Hemis via AFP
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avec AFP // Crédits photo : LECLERCQ Olivier / hemis.fr / hemis.fr / Hemis via AFP
Alors qu'une enquête est en cours sur un trafic international d'antiquités, un portrait funéraire égyptien, acquis en 2011 par le Palais des Beaux-Arts de Lille, a été saisi par la justice en raison de "forts soupçons" sur son authenticité, a indiqué mercredi la ville de Lille.

Un portrait funéraire égyptien, acquis en 2011 par le Palais des Beaux-Arts de Lille, a été saisi par la justice en raison de "forts soupçons" sur son authenticité, a indiqué mercredi la ville de Lille, alors qu'une enquête est en cours sur un trafic international d'antiquités. Il s'agit du portrait d'un notable de la région de Fayoum, peint sur un panneau de bois, et "connu sous le titre de 'Portrait d'un militaire romain', datant du IIe siècle après J.C", indique la municipalité dans un communiqué. 

 

Un trafic international d'antiquités

Lors d'une "vente publique", il avait été préempté "avec les recommandations du Louvre", a précisé la mairie à l'AFP. Une information judiciaire a été ouverte en 2020 en France au sujet d'un trafic international d'antiquités, qui aurait notamment abouti à la vente d'œuvres pillées en Égypte lors des printemps arabes au Metropolitan Museum of Art de New York ou au Louvre. Au moins neuf personnes sont mises en examen, dont l'ancien président-directeur du Louvre, Jean-Luc Martinez, et un galeriste parisien, Christophe Kunicki.

Selon Libération qui a révélé cette saisie à Lille, le portrait litigieux a été acheté 100.000 euros avec l'aval du Louvre, après avoir été expertisé par Christophe Kunicki. Selon la mairie, il a été saisi mi-2023 par l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) qui a estimé que "de forts soupçons pesaient sur l'authenticité" de cette œuvre, acquise "auprès de la maison Pierre Bergé et associés". 

L'œuvre a été saisie "dans le cadre de la procédure judiciaire, afin qu'elle soit analysée par un laboratoire de recherche et de restauration" a indiqué la Ville de Lille, ajoutant qu'elle était "susceptible de porter plainte et de se porter partie civile si l'enquête prouvait qu'il y a eu tromperie de la part des vendeurs".