Simulateur vieillesse, capture d'écran YouTube / BFM Paris, 1280 1:32
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Théo Maneval, édité par Grégoire Duhourcau , modifié à
Une combinaison, mise au point par le réseau d'aide à domicile ADHAP, doit permettre aux aides-soignants de se mettre dans la peau des personnes âgées dont ils s'occupent.
REPORTAGE

La question est épineuse. Comment répondre au défi de la dépendance des personnes âgées ? Le rapport Libault, remis jeudi matin à la ministre de la Santé Agnès Buzyn, va tenter d'y répondre. Les propositions qui y figurent pourront être reprise dans le projet de loi sur la grand âge, attendu cet automne. L'un des grands enjeux est le maintien à domicile des personnes âgées, d'autant que des dérives et mauvais traitements dans les Ehpad sont régulièrement évoqués. Parfois, cela est dû à de la malveillance volontaire.

Dans d'autres cas, c'est involontaire, notamment car nous avons tout simplement du mal à imaginer ce que vivent réellement nos aînés. Pour mieux comprendre le quotidien d'une personne âgée, une entreprise spécialisée dans l'aide à domicile a mis au point une combinaison qui permet aux aides-soignants de se mettre, pendant quelques minutes, dans la peau de personnes âgées dont ils s'occupent. Europe 1 a essayé.

Le moindre petit geste demande plus d'efforts. Un harnais qui vous tasse le dos, des attelles qui rendent moins mobiles les coudes et les genoux, des lunettes qui réduisent la vue... Cette combinaison, c'est comme enfiler le poids des années sur les épaules. En quelques instants, la combinaison vous plonge dans les conditions de vie d'une personne dépendante. Tout demande plus d'efforts : se lever, faire des petits pas, ramasser un objet par terre...

 

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"Ça permet vraiment de comprendre, parce qu'on a beau s'occuper de personnes fragilisées depuis des années, quand on l'enfile, on se dit : 'Ouah !' Parfois, on disait : 'Allez, s'il vous plaît, on se dépêche !' Eh bien non, on comprend. Ils ne peuvent pas", explique Laurence Landry, responsable du réseau d'aide à domicile ADHAP en Ile-de-France, sur Europe 1.

"Le nombre de personnes âgées dépendantes va être multiplié par deux et le domicile va être privilégié." C'est pour cette raison que, depuis près de 5 ans, le réseau ADHAP fait essayer cette combinaison au plus d'employés d'aide à domicile possible. Et pour le président d'ADHAP Damien Cacaret, il faudrait même passer au grand public : "Les proches, les familles, les voisins parce que le nombre de personnes âgées dépendantes va être multiplié par deux et on sait que le domicile va être de plus en plus privilégié." Si l'on en croit les dernières projections, la France pourrait compter plus de deux millions de personnes dépendantes en 2040.