Un septuagénaire se lance dans une traversée de l'Atlantique en tonneau : "Être poussé par les vents et les courants, c'est le rêve"

Jean-Jacques Savin, tonneau, GEORGES GOBET / AFP 1280
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Marguerite Lefebvre avec AFP, édité par Grégoire Duhourcau , modifié à
Jean-Jacques Savin s'est lancé, mercredi, dans une traversée de l'Atlantique par la seule force des courants, à bord d'une capsule de trois mètres de long sur deux de large. Son périple devrait durer trois mois.

C'est le pari fou que s'est lancé le Français Jean-Jacques Savin. Ce septuagénaire a entamé mercredi sa tentative de traversée de l'Atlantique en tonneau par la seule force des courants, sans moteur ni voiles, en quittant la petite île d'El Hierro, dans les Canaries, d'où il espère rallier les Caraïbes.

Barbade ou Guadeloupe, ce sont les alizés qui décideront. "J'aimerais bien une île française comme la Martinique ou la Guadeloupe, lâche-t-il à l'AFP. Ce serait plus facile pour les papiers, et pour ramener le tonneau."

Trois mois dans six mètres carrés. "En principe, je pars pour 13 semaines, c'est-à-dire trois mois", confie-t-il à Europe 1. Trois mois dans un tonneau orange de trois mètres de long et deux mètres de large : "A l'intérieur, j'ai une chambre qui fait 1,80 mètre de long sur 65 centimètres de large. J'ai prévu des sangles pour m'attacher par gros temps ou en cas de retournement. J'ai un salon. C'est simplement une table, qu'on appelle la table à cartes. Après, il y a le côté cuisine et salle de bains. C'est un évier."

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"Être poussé par les vents et les courants, c'est le rêve. En plus, j'ai un hublot au fond de la coque, qui va me permettre de voir cette faune, qui va venir se mettre à l'abri, qui va me suivre, qui va se familiariser. Je pense que ça va être passionnant", se réjouissait-il avant de larguer les amarres.

Du Sauternes et du foie gras pour le nouvel an. L'ancien militaire parachutiste, qui a baroudé en Afrique où il a également travaillé comme pilote privé et conservateur de parc national, prépare son périple depuis des mois dans le petit chantier naval d'Arès. Et il n'a rien laissé au hasard, à commencer par son réveillon de la Saint-Sylvestre : "J'ai emmené un petit Sauterne et du foie gras." Avant d'embarquer, il avait aussi prévu du Saint-Emilion pour fêter ses 72 ans le 14 janvier.

Pour la science, il doit aussi larguer des balises de la JCOMMOPS (organisation internationale qui observe les océans) afin d'étudier les courants. Et il fera lui-même l'objet de tests sur la solitude en milieu clos. Même le vin sera à l'épreuve : du Bordeaux dans une amphore en terre cuite sera comparé au même vin resté à terre.

"Je me déplace à 2 ou 3 km/h." "J'ai un temps formidable, avec une houle d'un mètre et je me déplace à 2 ou 3 km/h. Pour l'instant, ma capsule se comporte très, très bien et j'ai des vents favorables annoncés jusqu'à dimanche", a-t-il indiqué après son départ. L'aventure, sponsorisée par le fabricant girondin de tonneaux Boutes, repose sur un budget de 60.000 euros, rassemblés notamment grâce à un financement participatif.