Martine Brousse demande davantage de coopération entre les différents métiers pour endiguer le fléau de la maltraitance infantile. 4:31
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Thibaud Le Meneec , modifié à
Invitée de la matinale de Bernard Poirette sur Europe 1, dimanche, la présidente de La Voix De l'Enfant Martine Brousse affirme qu'il y a un "problème de moyens" dans la lutte contre la maltraitance, alors que le gouvernement doit annoncer lundi un plan contre ce fléau.
INTERVIEW

Il est attendu au tournant. Adrien Taquet, secrétaire d'État chargé de la Protection de l'Enfance, doit dévoiler lundi un plan de lutte contre les violences faites aux enfants. Martine Brousse est particulièrement impatiente : en tant que présidente de La Voix De l'Enfant, une fédération de 80 associations qui défendent les enfants, elle attend des "efforts" supplémentaires dans la lutte contre les violences faites aux mineurs.

"Demain (lundi, NDLR), ça devrait être l'annonce d'un pacte pour l'enfant, avec des annonces sur la partie prévention, comment repérer les maltraitances", explique la présidente de la fédération au micro Europe 1 de Bernard Poirette, dimanche. "Il est grand temps que l'ensemble des enfants aient un référentiel d'évaluation, 44 départements ont été formés et l'utilisent, mais ça ne suffit pas."

Le 119, un numéro sous-équipé ?

Martine Brousse est en contradiction avec le secrétaire d'État, qui estime que la situation actuelle, avec 180 morts en 2018 sous les coups et les mauvais traitements, n'est pas forcément reliée à une question d'argent. "Il y a un problème d'argent et un problème de moyens", insiste-t-elle. "Le 119 (le numéro d'appel destiné à signaler les violences faites aux enfants, NDLR) est loin de répondre à l'ensemble des appels, d'où l'idée d'avoir au moins deux écoutants et demi, ce qui ferait 10% de plus de traitements des appels. Le 119, qui reçoit chaque année 400.000 appels, coûte 3 centimes par an par Français."

Ce plan, annoncé en amont des 30 ans de la Convention internationale des droits de l’enfant, le 30 novembre, devrait aussi mettre sur le devant de la scène un certain nombre de représentations liées à la maltraitance. "La maltraitance touche tous les milieux, c'est plus ou moins bien caché", appuie Martine Brousse. "Souvent, les milieux dans la précarité sont suivis par les services sociaux."