Un père sauvé par son fils de 5 ans : dans pareille situation, "un adulte aurait peut-être perdu son sang-froid"

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Anaïs Huet , modifié à
En parvenant à appeler les gendarmes, Quentin, 5 ans, a pu sauver son papa, victime d'un coma diabétique dimanche soir. Une maturité impressionnante, qui peut s'expliquer, selon le pédopsychiatre Gilles-Marie Valet.
INTERVIEW

Il n'a que cinq ans et son sang-froid suscite déjà l'admiration. Dimanche soir, le jeune Quentin a fait preuve d'une incroyable maturité en appelant les secours, immédiatement après avoir découvert son père inconscient dans son lit, victime d'un coma diabétique. Pendant 45 minutes, il est resté au téléphone avec les gendarmes, parvenant même à les rappeler quand la ligne coupait. Très attentif aux consignes des secours, Quentin a même permis la localisation de la maison.

Expérience et apprentissage précoce. Comment un enfant aussi jeune a-t-il pu réaliser ce miracle ? Pour le pédopsychiatre Gilles-Marie Valet, Quentin a d'abord été bien entraîné. "Ce père est atteint d'une maladie chronique, l'enfant a dû grandir en voyant son père se soigner, il a dû régulièrement lui dire comment appeler les secours en cas de problème", avance-t-il dans la Matinale d'Europe 1, mercredi. Phénomène d'époque : les enfants d'aujourd'hui font aussi preuve d'une plus grande dextérité. "À cinq ans aujourd'hui, un enfant sait taper sur un clavier, sait composer un numéro de téléphone, et peut rester suffisamment longtemps au téléphone pour permettre aux secours d'intervenir", note l'auteur des 101 règles d'or de l'éducation bienveillante, aux éditions Larousse.

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Une autre perception que les adultes. Paradoxalement, ce sang-froid est aussi lié à l'âge de Quentin. "Avant cinq ans, l'enfant ne perçoit pas le caractère irrévocable de la mort. Il perçoit le sérieux, le caractère inhabituel de la situation. Mais ce n'est pas la même gravité que nous, adultes, on perçoit. Un adulte aurait peut-être perdu son sang-froid, car il aurait pensé aux conséquences que ça aurait pu avoir : la mort, l'enfant qui devient orphelin…", explique Gilles-Marie Valet, également responsable d'un centre médico-psychologique, à Paris.

Des conseils pour les parents. Pour le spécialiste, les parents peuvent apprendre assez tôt à leurs enfants les bons réflexes en cas de danger, pour eux-mêmes ou pour leurs proches. "Dès l'âge de cinq ans, voire dès la maternelle", assure-t-il. En premier lieu, les enfants doivent savoir "prévenir". "C'est important de leur donner les numéros à composer", mais aussi de leur apprendre à "se maintenir dans des conditions de sécurité en cas d'accident par exemple, et de se rendre visible".