Un pensionnaire de la Comédie-Française sera jugé pour "violences" sur une ex-petite amie

Le parquet de Paris avait ouvert début juillet une enquête préliminaire pour "violences volontaires par ex-conjoint ou ex-partenaire".
Le parquet de Paris avait ouvert début juillet une enquête préliminaire pour "violences volontaires par ex-conjoint ou ex-partenaire". © AFP
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avec AFP
A l'issue d'une enquête ouverte début juillet, "un comédien de la Comédie-Française" sera jugé le 1er décembre devant le tribunal correctionnel pour "violences par conjoint" et "menaces de mort", a appris vendredi l'AFP auprès du parquet de Paris.

 

Un pensionnaire de la Comédie-Française sera jugé le 1er décembre pour "violences sur conjoint" et "menaces de mort", à la suite d'accusations d'une ex-petite amie qu'il conteste, a appris l'AFP vendredi de sources concordantes. Sur sa page Facebook et dans une série de tweets, Marie Coquille-Chambel, qui anime une chaîne YouTube sur le théâtre, avait affirmé le 29 juin avoir porté plainte après avoir été frappée violemment à trois reprises par cet acteur qu'elle n'avait pas nommé et qui, selon elle, l'a également menacée de mort.

"L'omerta n'est plus possible"

 

"Je crois que l’omerta n’est plus possible dans le théâtre et je refuse qu'une autre puisse subir de telles violences", avait indiqué Marie Coquille-Chambel. Au moment où l'affaire avait été évoquée dans la presse, la Comédie-Française s'était dite "profondément choquée" par ces faits et avait affirmé qu'elle prendrait "toutes les mesures qui s'imposent".

Après cette plainte, le parquet de Paris avait ouvert début juillet une enquête préliminaire pour "violences volontaires par ex-conjoint ou ex-partenaire". A l'issue de cette enquête, "un comédien de la Comédie-Française" sera jugé le 1er décembre devant le tribunal correctionnel pour "violences par conjoint" et "menaces de mort", a appris vendredi l'AFP auprès du parquet de Paris.

De nouvelles plaintes de part et d'autre

Me Florence Bourg a indiqué à l'AFP que son client, Nâzim Boudjenah, "abordait cette audience avec une grande sérénité". "Il va enfin pouvoir s'exprimer, après des mois de dénonciation mensongère sur les réseaux sociaux, sur ces accusations qui ont eu de graves répercussions professionnelles et personnelles", a-t-elle ajouté.

Pour elle, "c'est un cas exemplaire de destruction de la carrière d'un acteur respecté et respectable", pensionnaire du "Français" depuis 2010, et qui a notamment joué sous les ordres de Patrice Chéreau, Olivier Py, Isabelle Nanty ou encore Denis Podalydès. Nazim Boudjenah a, selon son conseil, déjà déposé plainte contre Marie Coquille-Chambel pour "harcèlement" et "va engager des poursuites en dénonciation calomnieuse".

"Je prends connaissance des nouvelles menaces, judiciaires cette fois, à l'encontre de ma cliente (...). Ce comédien ne (la) fera plus taire", a réagi auprès de l'AFP l'avocate de Marie Coquille-Chambel, Me Agnès Tricoire. "L'omerta sur les violences contre les femmes dans le milieu du théâtre doit cesser", ajoute-t-elle, voyant dans sa cliente "un exemple de courage pour toutes les jeunes femmes violentées, maltraitées, humiliées, et réduites au silence de peur que leur carrières soient brisées."

Elle affirme par ailleurs que sa cliente a déposé, le 2 septembre, une nouvelle plainte contre ce comédien, cette fois pour viols, pour des faits qui se seraient produits "pendant le confinement". "Mon client réfute totalement et fermement ces nouvelles accusations honteuses. L'escalade de la calomnie n'a plus de limites. Nous sommes confiants : cette surenchère mensongère n'abusera pas la justice", a répondu Me Bourg. Jointe par l'AFP, la Comédie-Française n'avait pas réagi en fin d'après-midi.