Un nouveau rapport confirme et précise l'érosion du littoral aquitain

© PHILIPPE HUGUEN / AFP
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avec AFP , modifié à
Si l'état de plages du littoral aquitain n'est "pas alarmant" aujourd'hui, les prévisions pour 2050 ne sont pas bonnes.

Un rapport scientifique, réalisé à la lumière des fortes tempêtes de l'hiver 2013-2014, confirme un recul marqué du trait de côte du littoral aquitain à l'horizon 2050. 

Un quart du littoral sableux concerné. Le rapport du Bureau de recherches géologiques et minières (BGRM) pour l'Observatoire de la Côte Aquitaine actualise une étude de 2011, en intégrant les tempêtes exceptionnelles de décembre 2013 à mars 2014, qui avaient vu le trait de côte aquitain reculer de 10 à 20 mètres en moyenne, avec des pointes à 40 m et une à 80 m. L'étude de 2011 faisait état d'une érosion de 1 à 3 mètres par an sur la côte sableuse, 234 des 270 kilomètres de l'embouchure de la Gironde à la frontière espagnole. L'actualisation 2016 "conclut à une hausse globale de ces valeurs", et à des reculs moyens de 2,5 m par an en Gironde et 1,7 m dans les Landes. Un quart environ du littoral sableux, soit 59 km, est concerné par un taux d'érosion supérieur à 2 m par an, la moitié par un taux moyen compris entre 1 m/an et 2 m/an. Et le quart restant inférieur ou égal à 1 m/an, précise le rapport.

Un recul de 20 à 50 mètres. L'étude fournit "une confirmation, plus précise, plus fiable, de ce recul", à la lumière d'outils plus affinés, et intégrant l'impact de l'hiver 2013-2014 qui par endroits "avait fait atteindre dès 2014 la projection pour 2040", a expliqué vendredi Nicolas Bernon, l'un des co-auteurs. Le rapport prévoit donc un recul "potentiel" du trait de côte sableux compris entre 20 mètres en 2025 et 50 mètres en 2050 (entre 10 et 27 m pour la côte rocheuse, plus urbanisée).

Une érosion normale. Les chercheurs soulignent que, sans lien aucun avec le changement climatique, le trait de côte aquitain est "en recul général depuis plusieurs siècles. Le rapport note aussi que les plages suivent un cycle naturel d'érosion/ré-engraissement. Et qu'après les tempêtes de l'hiver 2013-2014 puis un hiver 2014-2015 clément, "l'état des plages du littoral de l'ex-Aquitaine n'est pas alarmant" en ce début d'hiver 2016, sans "aucune érosion anormale" à la sortie de l'été.