Un laboratoire clandestin d'anabolisants démantelé pour la première fois en France

Le laboratoire se trouvait dans un appartement de l'Essonne (image d'illustration)
Le laboratoire se trouvait dans un appartement de l'Essonne (image d'illustration) © Justin Sullivan / Getty Images North America / AFP
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avec AFP , modifié à
Ce démantèlement fait suite à une enquête de la brigade des stupéfiants du 36 Quai des Orfèvres, sur un réseau de vente dans des salles de sport de la capitale.

Pour la première fois en France, un laboratoire clandestin d'anabolisants a été démantelé mardi dans l'Essonne, mettant fin à un réseau de distribution dans des salles de sport. Cela faisait un an que la brigade des stupéfiants du 36 Quai des Orfèvres enquêtait sur un réseau de vente d'anabolisants dans une dizaine de salles de sports de la capitale et qui commençait à s'étendre à la région de Nice, a expliqué à la presse le patron des "stups" Christophe Descoms.

En mars, lors d'une première vague d'interpellations, les enquêteurs avaient arrêté une infirmière qui se fournissait dans l'infirmerie de l'hôpital où elle travaillait, et quatre professeurs de sport qui revendaient les produits. "Ce sont des professeurs individuels qui revendent leurs produits à la clientèle. Ce ne sont pas les salles de sport qui vendent le produit", a souligné Christophe Descoms.

15.000 pilules découvertes. Poursuivant leurs investigations, les enquêteurs qui s'interrogeaient sur la provenance des anabolisants ont démantelé mardi le laboratoire, qui se trouvait dans un appartement de l'Essonne, en région parisienne. Quatre personnes, trois hommes et une femmes, "les laborantins", ont été interpellés et déférés. Sur place, les policiers ont découverts 60.000 euros, 15.000 pilules, 4,5 kg de "pâte permettant de fabriquer encore cinq fois plus de pilules", des fioles et tout le matériel de fabrication, notamment une machine à stériliser les fioles.

Non-respect de l'hygiène. Le trafiquants fabriquaient des anabolisants, des stéroïdes et de la testostérone. Ils se fournissaient en Chine via Internet. "Ils sont autodidactes, n'ont aucune connaissances ni médicales, ni chimiques", a insisté Christophe Descoms. "Le laboratoire ne respectait aucune norme d'hygiène. Le dispositif de stérilisation ne concernait qu'une partie mineure de la fabrication. Les produits étaient dangereux à deux égards : parce que ce sont des produits toxiques, mais aussi parce que l'hygiène n'était pas respectée", a-t-il expliqué.