Un charnier de renards découvert dans le Jura, un louvetier mis en cause

Un charnier de renard a été découvert dans le Jura.
Un charnier de renard a été découvert dans le Jura. © GUILLAUME SOUVANT / AFP
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Romain Rouillard / Crédit photo : GUILLAUME SOUVANT / AFP , modifié à
Un pêcheur qui devait effectuer des vérifications sur un cours d'eau du Jura est tombé nez à nez face à un charnier de renards ce lundi. Les images, partagées sur les réseaux sociaux, ont fait grandement réagir et ont conduit à la suspension de l'agrément d'un louvetier, missionné pour chasser des renards.

Un spectacle choquant et macabre. Ce lundi, rapporte France 3, un pêcheur, qui devait contrôler le niveau d'eau d'une rivière, dans le Jura, a découvert au moins une vingtaine de cadavres de renards, parfois entassés les uns sur les autres. L'homme, qui indique à France Bleu Besançon avoir été alerté par une odeur nauséabonde, décide alors de filmer la scène. 

On y voit des dizaines de cadavres disséminés çà et là dans la broussaille tout autour de la Lemme, le cours d'eau en question. Certains sont décharnés quand d'autres présentent un état de décomposition avancée. Des impacts de balle sont également visibles sur plusieurs renards. La vidéo, sur laquelle on peut également apercevoir des ossements, est ensuite transmise au collectif SOS Loue Rivière comtoise qui l'a partagé, à son tour, sur sa page Facebook. Tout comme le centre Athénas qui soigne, réhabilite et relâche des animaux sauvages dans la nature. L'association a fait savoir qu'elle déposerait plainte et assure que "les responsables de cette indignité ont du souci à se faire".

Des problèmes d'ordre sanitaire

Entre le 1er juin et la fin du mois de février, il est pourtant autorisé de chasser le renard, ce mammifère ne faisant pas partie de la liste des espèces protégées. Le renard, tout comme le sanglier, est par ailleurs susceptible de causer d'importants préjudices et donc d'être placé dans la catégorie des animaux "nuisibles". Néanmoins, laisser choir les cadavres de la sorte pose d'importants problèmes sanitaires dans le cas précis, le charnier étant situé à proximité immédiate d'un cours d'eau.

Comme l'indique France 3, qui cite un communiqué de la préfecture du Jura, "un arrêté municipal autorisant le prélèvement de renard (espèce susceptible d'occasionner des dégâts) a été pris le 9 janvier 2024 par la commune de Fort-du-Plasne, pour une durée de trois mois, au regard notamment d'attaques répétées de poulaillers".

Un louvetier, c'est-à-dire un chasseur spécialisé, avait donc été missionné pour "prélever" plusieurs mammifères. Après l'ouverture d'une enquête par le parquet régional environnemental, sous l'autorité du procureur de Besançon, décision a été prise de suspendre l'agrément accordé par la préfecture à ce louvetier, indique encore France 3. L'enquête a été confiée aux services de l'Office Français de la biodiversité