L'avocat Alex Ursulet, accusé de viol par une ancienne stagiaire, a été mis en examen jeudi pour "viol par personne ayant autorité" et placé sous contrôle judiciaire, a appris l'AFP vendredi de source judiciaire, confirmant une information de Mediapart. Ce pénaliste réputé, connu pour sa défense du meurtrier en série Guy Georges ou de l'ancien maire de Grenoble Alain Carignon, est visé depuis le 25 septembre 2019 par une plainte pour "viol" et "harcèlement sexuel" déposée par une femme qui avait effectué un stage dans son cabinet parisien en janvier 2018.
Lors d'un déjeuner
Dans sa plainte, elle raconte y avoir été violée par Alex Ursulet, après un déjeuner où ce dernier se serait montré pressant, attestations de témoins et des copies de SMS à l'appui. Me Ursulet avait, de son côté, porté plainte pour "dénonciation calomnieuse", mais aussi pour "faux" et "tentative d'escroquerie au jugement".
Une confrontation entre Me Ursulet et la plaignante avait déjà eu lieu en juin 2020. "Chacun (était) resté sur ses positions", selon le commentaire, à l'époque, d'une source proche du dossier. Le parquet avait alors ouvert une information judiciaire pour "viol par personne ayant autorité" et demandé sa mise en examen.
Une mise en examen dans "l'air du temps" pour la défense
La mise en examen de jeudi est donc "la suite logiquement attendue de ce dossier", a indiqué à l'AFP Me Thibault Laforcade, avocat bordelais de la plaignante. Une décision "dans l'air du temps" pour l'une des avocates de Me Ursulet, Me Marie Burguburu. "Peu importe qu'il n'y ait aucun élément nouveau depuis dix-huit mois ou d'innombrables contradictions et impossibilités, peu importe que rien ne justifie cette mise en examen, ni l'urgence ni le dossier ni rien, c'est comme ça !", a-t-elle critiqué avant de conclure : "L'avantage, c'est que cette mise en examen donne à la défense d'Alex Ursulet des droits qu'elle n'avait pas avant (...) Il va donc enfin pouvoir se défendre."
Le Conseil de l'ordre, saisi des faits, avait radié Me Ursulet du barreau de Paris le 31 décembre 2019. Une audience sur l'appel de cette décision aura lieu le 20 janvier prochain à la cour d'appel de Paris.