La ministre du Travail Muriel Pénicaud a lancé lundi un appel à projets doté de 15 millions d'euros pour faciliter l'insertion dans l'emploi des réfugiés, qui peinent souvent à trouver du travail dans leur pays d'accueil faute de réseaux ou de reconnaissance de leur savoir-faire. Ce programme vise "4.000 ou 5.000 réfugiés dès 2019 et on va amplifier les années suivantes", a-t-elle indiqué lors d'une visite dans les locaux de l'incubateur d'entreprises Singa, qui aide les réfugiés à s'insérer sur le marché de l'emploi.
"Certains réfugiés ont une qualification". En effet "certains réfugiés ont une qualification, mais ils viennent de pays où il n'y a pas de reconnaissance de diplôme, ou qui s'exercent dans un cadre rendant nécessaire une formation complémentaire", a fait valoir la ministre du Travail. D'autre part, plus de "39% des réfugiés arrivant en France n'ont pas pu avoir de qualification professionnelle". Mais ces personnes qui ont "vécu la guerre, la persécution" ont "le courage, l'envie d'apprendre" et "on a des métiers en tension où on cherche du monde, donc l'offre et la demande peuvent se retrouver dans une démarche gagnant-gagnant", a-t-elle assuré.
Bravo aux équipes de @SINGA_FRANCE et à tous les acteurs de l'insertion des réfugiés qui agissent pour une société solidaire en créant des liens. Des liens pour l'emploi et le logement. Des initiatives qui méritent d'être amplifiées car la diversité est une chance pour la société pic.twitter.com/JFz2VzL4xE
— Muriel Pénicaud (@murielpenicaud) 1 octobre 2018
Un nouveau programme pour "aller plus loin". Le nouveau programme, qui vise à "aller plus loin que les cours de français sur l'accès à la formation et à l'emploi", se distinguera du programme "Hope" mêlant formation linguistique et apprentissage dans des secteurs en tension comme le BTP, et qui a bénéficié à un millier de réfugiés, a indiqué Muriel Pénicaud.
Alors que la France a accordé l'asile à 43.000 personnes l'an dernier, "on est sur des chiffres jamais atteints en manière de personnes en capacité de travailler", a rappelé Alain Régnier, délégué interministériel à l'intégration des réfugiés.
Mais "il est très troublant de voir que peu de gens savent que les réfugiés ont le droit de travailler", a souligné Judith Aquien, la directrice générale d'Action emploi réfugiés.