Trous dans les murs et au sol, moisissures… Les locaux indignes d'une maternité marseillaise

© PHILIPPE HUGUEN / AFP
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Nathalie Chevance, édité par A.H.
Les locaux de la maternité de l'hôpital de La Conception à Marseille, qui dénombre 3.500 accouchements par an, font la honte du personnel soignant, qui n'en peut plus.
REPORTAGE

C'est l'hôpital qui demande la charité. Le personnel des hôpitaux de Marseille pousse un cri d'alarme, mercredi. Les soignants alertent sur les conditions de travail et d'accueil des patients, qu'ils jugent indignes. Les bâtiments sont délabrés, le manque de moyens est criant. Plusieurs rassemblements sont organisés dans la journée, notamment à La Conception, une maternité dont on promet le déménagement depuis quinze ans.

"Pitoyable". Dans la petite salle d'attente, il n'y a plus de couleurs aux murs depuis bien longtemps. Ici, tout est décrépi. Il y a même des trous dans le sol. Cette future maman, qui découvre les locaux, est consternée. "C'est pitoyable ! J'ai l'impression d'être au fin fond d'un pays sous-développé. Le sol est défoncé, on voit le béton en-dessous. C'est très triste…", se désole-t-elle. Un peu plus loin dans les couloirs, une patiente décrit sa chambre : "Ça me fait penser aux prisons laissées à l'abandon. Par terre, tout est décollé. Il y a de la moisissure. Je ne vais même pas prendre ma douche. Ce matin, je me suis lavée au lavabo", raconte-t-elle. Et d'ajouter : "Psychologiquement, ça ne donne pas envie. Il faut vraiment faire quelque chose, car ce n'est plus possible."

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Crédit photos : Nathalie Chevance/Europe 1

"On a honte". Pour le personnel, travailler dans ces conditions est indigne. "On a honte de montrer ces chambres aux patients", assure une soignante. "Ça ne donne pas envie d'accoucher ici. On a des soins de qualité, alors c'est dommage que les locaux soient dans un tel état".

"Tout est à refaire". Seule solution : tout raser pour tout reconstruire. Il faudrait aussi redistribuer les enveloppes budgétaires pour palier l'urgence et acheter, par exemple, de nouveaux berceaux. Ceux qui sont actuellement utilisés à la maternité ont les roues défoncées. "Tout est à refaire. On n'attend qu'une chose : que l'Etat veuille bien nous donner l'argent pour construire une vraie maternité, avec de l'eau chaude pour les malades et du matériel en bon état", demande Serge, délégué Force ouvrière.