3 épisodes de podcast à écouter pour trouver la voie de la résilience

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Lisa Soster , modifié à
La "résilience" n'est pas qu'un concept utilisé par les professionnels de la santé mentale. Derrière ce mot, il y a des destins qui peuvent inspirer tout un chacun, pour nous aider à retrouver le fil de notre existence après un trauma. Du destin de Simone Veil, déportée à l'âge de 16 ans vers les camps de la mort, à l'histoire de Michel Catalano, victimes des terroristes de Charlie Hebdo, découvrez des récits extra-ordinaires autour du thème de la résilience. 
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En physique, il s'agit de la "valeur caractérisant la résistance au choc d'un métal". En psychologie, c'est "l'aptitude d'un individu à se construire et à vivre de manière satisfaisante en dépit de circonstances traumatiques". Depuis quelques années, le mot "résilience" est entré dans notre vocabulaire, sous l'impulsion notamment du médecin Boris Cyrulnik qui a permis de le faire sortir des cabinets de psychanalystes. Mais la "résilience", ce sont surtout des destins individuels qui peuvent nous inspirer pour trouver notre propre chemin. Découvrez, dans cette sélection, 3 récits à écouter autour du thème de la "résilience" : 

Quand il y a "urgence" à vivre. Dans cette série spéciale du podcast "Au Coeur de l’Histoire" produit par Europe 1 Studio, l'historienne Virginie Girod retrace l’incroyable destin de Simone Veil. Le premier épisode évoque son enfance et son arrivée dans les camps de la mort jusqu’à son retour à Paris où se reconstruire est fondamental pour elle. Avant son arrestation par la Gestapo, Simone Veil est déjà pleine d'ambition : "Elle rêve déjà de faire du droit et vient de passer les épreuves anticipées du bac", détaille Virginie Girod. Lorsqu’elle est arrêtée après un contrôle dans la rue, la jeune fille de seize ans est déportée à Auschwitz avec sa mère et sa sœur. Là-bas, les hommes et les femmes sont humiliés, rués de coups, affamés et doivent travailler dur, avec la mort comme seul horizon. "C'est sans doute à ce moment-là, que Simone Veil réalise que si elle n'avait pas menti sur son âge, elle aurait fini dans les fours crématoires", décrypte l’historienne.

Courageuse et tenace, Simone Veil est déterminée à vivre. Elle est conduit avec sa mère et sa sœur dans un autre camp : "Nous sommes trois, nous partirons toutes les trois", avait alors affirmé la jeune fille à une gardienne du camp de concentration. Lorsque les troupes alliées les libèrent, c’est le début de la "résilience" pour Simone Veil : "Maintenant, il y a urgence à vivre", analyse Virginie Girod dans cet épisode du podcast Au Coeur de l'Histoire. De retour à Paris, Simone Veil s’inscrit à l'Institut de sciences politiques et à la Faculté de droit de Paris : "Le travail devient littéralement un refuge. Travailler pour ne pas ressasser et faire avancer les choses", soutient Virginie Girod. C’est en partie de cette manière, que Simone Veil va entamer son chemin très personnel vers la reconstruction. 

Se reconstruire lorsque personne n'y croit. Cet épisode du podcast "Dans les yeux d’Olivier" produit par Europe 1 Studio, raconte la résilience de Claude. Du jour au lendemain, ce sportif est devenu tétraplégique. Claude souffre alors du syndrome de Guillain-Barré, une maladie auto-immune très rare qui détruit les neurones et qui peut s'avérer mortelle. Ainsi, Claude est condamné à ne plus jamais remarcher : "C'est l'extrême solitude, là, que j'ai découverte : je suis né seul, je vais mourir seul", témoigne ce père de famille. Pourtant, sa motivation pour s’en sortir ne recule devant rien : "Dans ma tête, je me suis programmé pour me reconstruire !", déclare-t-il.

Malgré le scepticisme des médecins, Claude va utiliser sa propre méthode pour s’en sortir. Il s’appuie notamment sur des techniques de psychologie positive et visualise ses membres en fonctionnement : "Je visualisais mes mains qui écrivaient, qui caressaient", se remémore-t-il. Aujourd'hui, l’homme remarche à l’aide d’une canne et a accepté son passé : "Être guéri, ça veut dire : avoir fait son deuil de sa vie d'avant", confie-t-il dans cet épisode du podcast. 

La résilience sur les lieux d'un traumatisme. Le podcast "Le Son de Vie" recense les témoignages d’hommes et de femmes qui ont vécu des traumatismes et racontent leur chemin vers la guérison. Dans cet épisode, le journaliste Sébastien Guyot part à la rencontre de Michel Catalano, qui a été présenté dans les médias comme "l’imprimeur de Dammartin". La vie de Michel Catalano a basculé le jour où les terroristes de Charlie Hebdo, en fuite après l'attentat, l'ont pris en otage dans son imprimerie : "Pour moi, au moment où je vais vers eux, je vais à la mort", se souvient l’imprimeur. Son calvaire va durer deux heures, jusqu’à ce que les gendarmes arrivent et prennent d'assaut l’imprimerie. "Ces explosifs, c'était vraiment violent et fort", témoigne-t-il. 

Après l’intervention des forces de l'ordre, l’imprimerie de Michel Catalano est totalement détruite par les huit cents balles échangées entre les terroristes et le GIGN. Pour lui, se reconstruire signifie reconstruire son imprimerie au même endroit. "Il est important que je me relève là où je suis tombé", raconte-t-il. "La résilience, c'est l'acceptation d'une situation qu'on a vécue et continuer à vivre", confie l’imprimeur dans cet épisode du podcast.