Trois ans de prison requis contre un juge accusé de corruption
Il est accusé notamment d'avoir perçu 3.000 euros pour rendre une décision favorable pour un prévenu dans une affaire d'escroquerie.
Le parquet a requis mardi trois ans de prison contre l'ancien juge de Béthune (Pas-de-Calais) Pierre Pichoff. Il est accusé notamment d'avoir perçu 3.000 euros pour rendre une décision favorable pour un prévenu dans une affaire d'escroquerie.
Une "dérive" liée à un divorce difficile. L'ancien magistrat de 63 ans, aujourd'hui à la retraite, conteste les faits qui lui sont reprochés et assure qu'il n'a fait que délivrer des conseils en matière fiscale. Devant le tribunal correctionnel de Paris, qui juge ce dossier qui a été dépaysé, il a évoqué une "dérive", liée à un divorce difficile, des addictions à l'alcool et au jeu. Pour le procureur Grégory Weill, le juge Pichoff avait "décidé de s'encanailler comme d'autres vont aux prostituées".
Le représentant du ministère public a également requis à l'encontre de Pierre Pichoff, qui a fait quatre mois de détention provisoire, une "peine symbolique" d'interdiction définitive de toute activité dans la fonction publique. Lorsqu'il était vice-président du TGI de Troyes de 1990 à 1997, le magistrat avait été sanctionné et rétrogradé par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) pour avoir notamment bénéficié de prêts de voitures auprès d'un garagiste. Il avait ensuite été nommé à Béthune.