Trafic TGV interrompu par des salariés d'Arjowiggins : 16.000 voyageurs touchés

Manifestation à l'usine Arjowiggins de Saint-Mars-la-Brière (1280x640) JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
Les salariés de l'usine Arjowiggins de Saint-Mars-la-Brière, entendent défendre leurs emplois. © JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
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Europe1.fr avec AFP , modifié à
La circulation des TGV entre Paris et le Sud-Ouest était totalement interrompue lundi en raison d'une manifestation sur les voies des salariés du papetier Arjowiggins, menacé de liquidation judiciaire.

Quelque 16.000 voyageurs ont été touchés lundi par une interruption du trafic TGV entre Paris et le Sud-Ouest due à une manifestation à la gare de Vendôme, dans le Loir-et-Cher, de salariés du papetier Arjowiggins, menacé de liquidation judiciaire, a indiqué la SNCF.

Cinq heures de blocage, des perturbations jusqu'en fin de soirée

"Après 5 heures de blocage des voies de la ligne à grand vitesse atlantique en gare de Vendôme, les manifestants ont quitté les voies", a indiqué la SNCF vers 16h30. "Le trafic des TGV reprend très progressivement et restera perturbé avec des retards très importants jusqu'au dernier train du soir", a ajouté l'entreprise ferroviaire.

Un peu plus tôt, un porte-parole de la SNCF avait indiqué que 26 trains et 16.000 personnes avaient été touchées par ce blocage, entamé lundi à 11h20. Dès le début de la manifestation, la SNCF avait "immédiatement adressé un ordre de réquisition à la préfecture du Loir-et-Cher" afin de "libérer les voies", avait-elle indiqué dans un communiqué. Les voies ont finalement été évacuées "sans intervention des forces de l'ordre", a indiqué la préfecture à l'AFP. "Les manifestants sont repartis d'eux-mêmes."

À la veille d'une décision du tribunal de commerce

Les salariés d'Arjowiggins exprimaient leur inquiétude à la veille de la décision du tribunal de commerce de Nanterre sur l'avenir du papetier, placé en redressement judiciaire en janvier, selon un correspondant de l'AFP sur place. Les usines du groupe Arjowiggins Graphic, filiale du groupe Sequana, ont été placées en redressement judiciaire le 8 janvier et sont menacées de fermeture si aucune offre de reprise n'est validée par le tribunal. Seul le groupe suédois de bois et de papier Lessebo, associé à un investisseur norvégien, se propose de reprendre les trois usines de Bessé-sur-Bray, Le Bourray (Sarthe) et Château-Thierry (Aisne), à condition de supprimer près de 215 emplois. Les syndicats craignent "le licenciement de près de 800 salariés, évoluant au sein d'un territoire rural, isolé, dont les papeteries Arjowiggins représentent le principal employeur de la région".

Outre celle de Lessebo, trois autres offres ont été déposées pour la seule usine de Château-Thierry, qui emploie 75 personnes, et une quatrième propose de ne conserver que le site du Bourray, qui compte 270 salariés.

Une manifestation pour la défense de l'usine de Bessé-sur-Braye avait rassemblé 400 personnes le 28 février dans la ville, après une première mobilisation d'environ 500 personnes, dont des employés de l'usine et des élus, au Mans le 20 février.