Tirs de fusil à Beaune : des associations antiracistes se portent parties civiles

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Selon les témoignages, les deux auteurs présumés avaient proféré des insultes racistes à l'égard de leurs victimes. © Lionel BONAVENTURE / AFP
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avec AFP
Le Mrap, la Ligue des droits de l'Homme, SOS racisme et la Licra se sont constitués partie civile après les tirs qui ont fait sept blessés à Beaune, dans la nuit du 29 au 30 juillet.

Trois associations antiracistes - le Mrap, la Ligue des droits de l'Homme et SOS racisme - ont annoncé lundi à Dijon se constituer parties civiles après les tirs qui ont blessé sept jeunes dans la nuit du 29 au 30 juillet à Beaune, en Côte-d'Or. Une quatrième association, la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme), a fait savoir qu'elle s'était elle aussi constituée partie civile le 17 août.

Les associations "dans [leur] rôle". "Nous sommes dans notre rôle, qui est de protéger les intérêts moraux de la société et de porter assistance aux victimes d'actes ou de propos racistes", a expliqué Sylviane Flament, présidente du comité local du Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples). La constitution de partie civile est rendue possible par le "fait que la circonstance aggravante du racisme a été mise en avant" par le parquet et elle permettra aux associations d'"avoir accès au dossier", a ajouté la responsable de l'association lors d'une conférence de presse. 

Insultes racistes. Le 30 juillet vers 2 heures, une Renault Clio avait foncé délibérément sur un groupe de jeunes, qui étaient parvenus à l'éviter, dans le quartier populaire de Saint-Jacques à Beaune. Selon les témoignages, des insultes racistes ont été proférées par les occupants du véhicule. "À 4h20, les deux auteurs revenaient à bord d'une Mercedes classe B (...) et faisaient feu avec une arme longue sur les personnes présentes", selon le parquet. Sept jeunes âgés de 18 à environ 25 ans avaient été blessés dont deux sérieusement par les "gerbes de plombs de calibre 12", sans toutefois que leurs jours n'aient été mis en danger. L'un d'eux était cependant toujours à l'hôpital lundi.

Les deux auteurs présumés mis en examen. Deux hommes de 21 ans, originaires de Côte-d'Or, ont été mis en examen et écroués le 12 août. Interpellés deux jours auparavant dans les Bouches-du-Rhône, il sont déjà connus de la justice pour des faits de vols, détention d'arme ou encore de violences. Ils sont notamment poursuivis pour "tentative d'assassinat aggravée en raison de l'appartenance des victimes à une soi-disant race, religion ou ethnie, réelle ou supposée" mais aussi pour "violences aggravées" ou encore "injures publiques à caractère racial, menaces de mort à caractère racial".

À l'appel notamment de SOS Racisme, quelque cent cinquante personnes s'étaient rassemblées le 10 août sur les lieux des tirs en soutien aux victimes et à leurs familles.