Tempête Xynthia : l'ancien maire de La Faute-sur-Mer fixé lundi sur son sort judiciaire

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René Marratier, ancien maire de La-Faute-sur-mer. © JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP
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avec AFP , modifié à
René Marratier avait fait appel de sa condamnation à quatre ans de prison décidée en 2014.

La cour d'appel de Poitiers doit dire lundi matin si l'ancien maire de La Faute-sur-Mer, René Marratier, est responsable du décès de 29 de ses administrés, morts noyés lors du passage de la tempête Xynthia en 2010, dans la station balnéaire vendéenne.

Un "bouc émissaire" pour son avocat. Plus de six ans après la violente tempête, qui avait fait 47 morts dans toute la France, et près d'un an et demi après sa lourde condamnation en première instance à quatre ans de prison ferme, René Marratier, 63 ans, maire de la commune de 1989 à 2014, et toujours conseiller municipal, sera fixé sur son sort judiciaire. "Il est suspendu à la décision. Il espère surtout cette fois avoir été entendu par la cour d'appel", indique Antonin Lévy, l'un de ses trois avocats qui, en appel comme lors de son premier procès, avaient demandé la relaxe de l'élu, "bouc émissaire" d'un "cataclysme".

Zone inondable. Pour le ministère public au contraire, qui a requis des peines de prison ferme à l'encontre de l'ancien maire et de deux autres prévenus, le drame aurait pu être évité si René Marratier et son ancienne adjointe à l'urbanisme Françoise Babin, 72 ans, par ailleurs promoteur immobilier, n'avaient pas "de façon délibérée occulté" les risques d'inondation pesant sur la commune pour poursuivre l'urbanisation en délivrant des permis de construire en zone inondable.

Digue submergée. Dans la nuit du 27 au 28 février 2010, 29 personnes, essentiellement des personnes âgées et trois jeunes enfants, avaient péri noyées, après la submersion de la digue censée protéger leurs habitations, en contrebas de l'estuaire de la rivière du Lay, une zone particulièrement vulnérable. Ces résidents s'étaient retrouvés piégés en pleine nuit par une brusque montée des eaux dans leurs maisons de plain-pied, sans étage où se réfugier. Le 1er décembre, l'avocat général Thierry Phelippeau avait requis quatre ans de prison, dont deux ferme, à l'encontre de l'ancien maire, et demandé à ce que soit prononcée définitivement son inéligibilité.