Un arbre déraciné dans le parc du château de Versailles, où 4.000 arbres ont été arrachés par la tempête en 1999.
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Théo Mercadier
Les 26 et 27 décembre marqueront les 20 ans de la grande tempête de 1999. Catherine Pégard, alors journaliste au magazine "Le Point", se rappelle des dégâts subis par les jardins du Château de Versailles dont elle est aujourd'hui la directrice, au micro de Wendy Bouchard. 
INTERVIEW

C'était il a bientôt vingt ans : une tempête sans commune mesure depuis frappait la France de plein fouet et en pleine période des fêtes. 92 personnes ont perdu la vie. Alors que le compteur en haut de la Tour Eiffel était bloqué à 216 km/h et que le reste du pays n'était que chutes d'arbres et lignes d'électricité sectionnées, la ville de Versailles et son château n'ont pas non plus été épargnés.

"Environ 20.000 arbres sont tombés ou ont été frappés pendant la tempête" à Versailles, se rappelle Catherine Pégard, à l'époque journaliste au Point et aujourd'hui directrice du château de Versailles où "un couloir de tourbillons a ravagé les jardins". Elle raconte qu'aujourd'hui encore, ceux qui y travaillaient en 1999 "parlent avec émotion de la vision qu'ils ont eue le matin en voyant les jardins dévastés, ces lieux que l'on pensait immuables".

Vingt ans pour replanter

Une émotion partagée par les Français qui ont massivement participé à la campagne d'adoption d'arbre lancée peu après la tempête. Deux millions d'euros avaient été rapidement réunis grâce à ce mécénat individuel et "aujourd'hui encore, nous continuons à suivre la replantation des arbres, campagne après campagne", se réjouit Catherine Pégard. Mais l'opération touche bientôt à sa fin : "En vingt ans, nous avons réparé les dégâts de la tempête, il aura fallu une génération."

Certains en revanche sont définitivement perdus. Un arbre vieux de 1783, des espèces rares... Beaucoup de ces végétaux qu'a pu toucher Marie-Antoinette sont tombées ce soir de 1999. Ils sont d'ailleurs mis à l'honneur en ce moment par le château, qui retrace le parcours de certains arbres hors normes, tel un pin corse planté par Napoléon. Une manière de réaffirmer la place des jardins dans notre patrimoine : "ils sont un miroir pour le château de Versailles et renvoient à la même histoire", conclut la directrice.