Strasbourg : plainte d'une étudiante agressée parce qu'elle portait une jupe

Les trois agresseurs lui reprochait de porter une jupe.
Les trois agresseurs lui reprochait de porter une jupe. © AFP
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avec AFP , modifié à
Élisabeth, une étudiante strasbourgeoise de 22 ans, a déposé plainte dimanche après avoir été agressée par trois individus. Ces derniers l'ont insulté parce qu'elle portait une jupe, avant de la frapper en plein visage. 

Une enquête a été ouverte à Strasbourg après la plainte déposée par une étudiante qui affirme avoir été frappée et insultée en pleine rue à Strasbourg par trois hommes au motif qu'elle portait une jupe, a indiqué mardi la police. "Une plainte a été déposée au commissariat central de Strasbourg dimanche par une jeune femme qui a relaté une agression commise sur sa personne" vendredi vers 14h "par trois individus qui lui reprochaient de porter une jupe", a indiqué dans un communiqué la direction départementale de la sécurité publique (DDSP) du Bas-Rhin.

"Violences commises en réunion"

Selon la DDSP, l'agression a eu lieu "quai des Alpes", un endroit fréquenté en lisière du centre ville. Une enquête a été ouverte "pour violences commises en réunion suivies d'une incapacité n'excédant pas 8 jours", précise le communiqué, selon lequel la police procède "actuellement au recueil de témoignages et à l'exploitation des images de vidéo-protection". La jeune femme, une étudiante strasbourgeoise de 22 ans prénommée Élisabeth, a détaillé son agression à France Bleu Alsace.

"Regardez cette pute en jupe"

Elle rentrait chez elle à pied lorsqu'elle a croisé trois jeunes hommes : l'un d'eux "me dit 'regardez cette pute en jupe'", explique-t-elle dans une vidéo diffusée mardi sur le site de la radio et dans laquelle on distingue clairement son œil droit tuméfié. Élisabeth lâche un "pardon ?" mais s'entend aussitôt répondre : "tu te tais salope et tu baisses les yeux". Deux de ses agresseurs lui empoignent alors chacun un bras tandis que le troisième lui assène un coup de poing en plein visage, avant que le trio ne prenne la fuite, selon la jeune femme.

Plusieurs témoins, mais aucune intervention

Selon elle, une quinzaine de témoins ont assisté à la scène mais aucun ne l'a aidée ni appelé les secours. Élisabeth a posté sur les réseaux sociaux des photos de son visage après l'agression, suscitant de très nombreuses réactions indignées. "Toutes formes de violences sexistes et sexuelles dans l'espace public sont inadmissibles et je les condamne fermement", a réagi la ministre déléguée à l'Égalité femmes-hommes, Élisabeth Moreno, disant avoir demandé au ministère de l'Intérieur de se saisir de ce cas.

Maire EELV de Strasbourg, Jeanne Barseghian a salué le "courage inouï" de la jeune femme pour avoir pris "la parole publiquement". "J'ai le sentiment qu'on en est encore au Moyen-âge sur ces questions", a-t-elle ajouté. Sur Twitter, la députée européenne centriste et ancienne maire de Strasbourg, Fabienne Keller, s'est dite "choquée par ces actes révoltants qui se multiplient dans des proportions alarmantes".