Strasbourg : elle finit en garde à vue après avoir mal scanné des boîtes en plastique chez Ikea

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Mathilde Belin, avec Arthur Helmbacher et Aurélien Fleurot , modifié à
Une jeune femme a fait trois heures de garde à vue le 1er octobre à Strasbourg, accusée de vol après avoir oublié de scanner un article à la caisse en libre-service du magasin Ikea.

"Comment je suis allée en garde à vue à cause des Tupperware (sic) d’Ikea" : une jeune femme a raconté sur son compte Twitter comment elle a fini, avec son père, au commissariat le 1er octobre, accusée de vol à l'étalage après avoir oublié de scanner des couvercles de boîtes en plastique à la caisse en libre-service du magasin Ikea de Strasbourg. Une histoire qui semble improbable, mais qu'une source policière a pourtant confirmé à Europe 1.  

Le couvercle vendu séparément du bocal. En sortie shopping avec son père dans l’enseigne suédoise, Émilie raconte avoir été appréhendée par un vigile pour avoir oublié de scanner l'un des deux code-barres des boîtes en plastiquee lors de son passage à la caisse : un seul est passé, alors qu’il y en avait un sur le bocal et un sur le couvercle, les deux articles étant vendus séparément. "Le vigile nous stop en disant qu'on a mal bipé les Tupp' (…) et effectivement en fait, il y avait un prix pour le couvercle et un autre pour le bocal (…) je dis au vigile que c'est de ma faute, que je n'ai pas fait gaffe (…) Mon père pareil, il veut payer du coup", raconte la jeune Strasbourgeoise sur Twitter.

"Bande de voleurs". Le vigile prévient toutefois son supérieur, "question de règlement". Mais le ton monte rapidement avec le directeur du magasin : "Ouais, vous avez volé quoi (…) bande de voleurs", leur rétorque-t-il selon Émilie, avant d’appeler la police pour faire une déposition pour vol. C’est alors que la policière arrivée au magasin annonce à Émilie et à son père : "On vous embarque pour vol à l’étalage organisé", allant jusqu’à menacer de "taser" la jeune femme si elle tente de courir.

Tous deux placés en cellule. Arrivée au commissariat, "je commence à devenir blanche fluo, je leur redis qu'on a juste mal bipé des Tupp' (…) je commence à avoir les larmes aux yeux", confie encore la jeune étudiante sur Twitter après un enchaînement ubuesque des événements. Émilie affirme avoir été obligée d’enlever ses lacets, d’enlever son soutien-gorge "devant tout le monde", ou bien encore de se soumettre à un test ADN. Avec son père, ils ont ensuite été placés dans des cellules séparés. "On m'emmène dans la cellule, un truc minuscule avec pleins de pisse et de merde partout, j'étais clairement en train de me maudire d'avoir mal scanné des articles", ironise Émilie.

Ikea s'excuse et va retirer sa plainte. Leur garde à vue va durer trois heures, jusqu’à ce que des policiers qui venaient de prendre leur service s’interrogent sur leur présence au commissariat. "(Une policière) est choquée, elle ne comprend pas pourquoi on est là, et elle m'explique qu'à Ikea, ils sont assez sévères et qu'ils sont tout le temps en train de les appeler." Émilie et son père sont finalement libérés, obligés de payer un VTC pour aller récupérer leur voiture sur le parking du magasin.

Ikea France a publié un tweet dans lequel l’enseigne présente ses excuses aux deux clients et indique qu'elle va retirer sa plainte déposée pour vol. Émilie a quant à elle écrit la morale de cette histoire sur Twitter : "Scannez bien vos articles et n’oubliez pas que vous pouvez aller en GAV pour des Tupp'".