Afghanistan 1:34
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Arthur Helmbacher, à Strasbourg , modifié à
Après l'exfiltration de 2.000 personnes de l'Afghanistan, la France s'organise pour accueillir les réfugiés sur son territoire. Pas moins de 150 d'entre eux sont attendus à Strasbourg, jeudi. Ils seront pris en charge par l'association Foyer Notre-Dame, qui a été sollicitée par l'État pour les accueillir le plus humainement possible, sans oublier l'aspect sécuritaire.
REPORTAGE

La préfète du Bas-Rhin, Josiane Chevalier, a annoncé mercredi lors d'une conférence de presse que Strasbourg accueillerait 150 ressortissants afghans dès jeudi. Ces réfugiés font partie des 2.000 personnes évacuées par avion vers la France depuis la prise de pouvoir des talibans le 15 août dernier. Ils seront hébergés pendant un mois dans un hôtel réquisitionné par la préfecture. L'association Foyer Notre-Dame, dirigée par Arnaud Fritsch, a été choisie par les services de l'État pour les accueillir dans les meilleures conditions possibles. Un défi humain et logistique de taille à relever, compte tenu de l'urgence de la situation. 

"On va tout faire pour être opérationnels"

"Nous avons été sollicités il y a un peu moins de 48 heures pour monter ce dispositif d'accueil d'urgence", raconte Arnaud Fritsch à Europe 1. "Et puis derrière, on a engagé la mobilisation de prestataires de sécurité et de restauration." Quelques heures avant l'arrivée en bus des réfugiés, les membres de l'association s'activent. "Les choses sont loin d'être calées à l'heure où je vous parle", soulignait jeudi après-midi le directeur général de l'association. "Mais on va tout faire pour être opérationnels. Je ne vous cache pas que je dors peu depuis deux jours."

Agir dans l'urgence oui, mais pas n'importe comment. Le Foyer Notre-Dame pourra compter sur l'aide de professionnels de santé et d'autres associations comme la Croix-Rouge pour répondre aux besoins physiques et psychologiques des réfugiés. "Il faut des professionnels aguerris pour accueillir des populations qui ont subi un traumatisme et pour que la prise en charge soit la plus qualitative possible. L'évaluation des besoins sera faite sur site", a expliqué Josiane Chevalier, avant de préciser que l'accueil comprendrait également un "volet sécuritaire"

Rassurer les Strasbourgeois 

Si on ne connaît pas encore le profil de ces réfugiés fraîchement arrivés à Roissy, la préfète du Bas-Rhin a fait savoir que la DGSI étudiait leurs dossiers. "Et si, bien évidemment, il y a des cas qui sont signalés, nous les suivrons avec la plus grande attention localement", a-t-elle ajouté.

Une manière de rassurer les Strasbourgeois alors que cinq Afghans rapatriés en France ont été placés sous surveillance pour des liens présumés avec les talibans. De son côté, Jeanne Barseghian, la maire écologiste de Strasbourg, s'est réjouie de l'accueil de ces 150 exilés dans sa ville, une belle preuve de "solidarité" et de "responsabilité collective". Les réfugiés et leurs familles pourront entamer les démarches de demande d'asile d'ici trois semaines maximum.