Son mari l’a agressée et a tenté de la tuer : "Il a été condamné à trois ans de prison"

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Léa Beaudufe-Hamelin
Le mari de Françoise l’a agressée physiquement et a tenté de la tuer le 11 avril dernier. Elle raconte que ce dernier l’a étouffée, alors qu’elle souffre d’une insuffisance cardiaque. Au micro de "La Libre antenne", Françoise confie être détruite par la violence de son mari, aujourd’hui en prison.
TÉMOIGNAGE

Cela faisait dix ans que Françoise et son mari étaient en couple. Elle raconte qu’il avait déjà été violent psychologiquement et verbalement. Le 11 avril dernier, il s’en est pris à elle physiquement en la frappant et la faisant tomber. Il l’a étouffée en s’asseyant sur elle, alors qu’elle souffre d’une insuffisance cardiaque. Son mari a été condamné à trois ans de prison, dont un avec sursis. Sur "La Libre antenne", Françoise confie avoir pardonné son mari parce qu’elle a la foi, mais affirme que c’est terminé entre eux.

"Le 11 avril dernier, j’ai subi des violences de la part de mon mari pour la première fois de ma vie. Ça m'a traumatisée. Il m'a étouffée. Il avait déjà été violent psychologiquement et verbalement, mais pas physiquement. Je vis avec mon fils de 16 ans et demi. Ce dimanche-là, mon fils est allé à son entraînement de foot. C'est à ce moment-là qu’il a agi. Ça m'a tellement traumatisée que je ne sais pas où j’en suis. Je vois une psychologue une fois par semaine.

" Je suis complètement détruite "

J'ai porté plainte. Il est en prison. Il a été jugé en comparution immédiate. Il a été condamné à trois ans de prison, dont un an avec sursis. Je suis complètement détruite, alors que j'ai toujours été forte mentalement. Ça ne part pas, je n’arrive pas à me défaire de ça. Il m’a étouffée. J'ai une insuffisance cardiaque. Il le sait et il m'a empêché de respirer. Il s’est assis sur moi de mon ventre jusqu’au cou. Je pense qu'il m'a lâchée quand il s’est rendu compte que j’étais en train de partir. Quand il m'a lâchée, j'ai cherché mon souffle pendant de longues minutes, à cause de mon insuffisance cardiaque. 

J'ai réussi à sortir de la maison, mais il m'a rattrapée par le bras et a essayé de me faire revenir dans l'appartement. Comme il n'y arrivait pas, il m'a poussée. Je suis tombée la tête la première sur le palier. J’avais des bosses et des hématomes. J’étais toute violacée. Ce sont les voisins qui m'ont sauvée parce que quand j'étais par terre sur le palier, il m'a pris par les chevilles et m’a traînée au sol pour me ramener dans l'appartement. C’est à ce moment-là que les voisins sont intervenus. Ils l'ont vu faire. Si j’étais retournée dans l’appartement, je pense que je ne serais plus là.

" Il persistait à dire devant la juge que je m’étais fait ça moi-même "

Ma thérapeute m’aide. Je suis entourée par une association qui lutte contre les violences faites aux femmes. Je dois quitter l'appartement. On est en train d’en chercher un autre. Il a fait des démarches depuis la prison pour résilier le bail. Il a aussi résilié Internet. Je ne comprends pas ce qui lui passe par la tête. Je lui ai pardonné parce que j'ai la foi, mais je n'excuse pas ce qu'il a fait. Pour moi, c’est terminé. J'aurais juste voulu qu'il me demande pardon. 

J'ai fait appel à mon amie d'enfance le jour de l'agression. Elle et son mari m'ont soutenue. Mes parents vivent en Afrique, je suis originaire du Cameroun. Elle n’excuse pas son geste. Il lui a écrit en lui disant qu’il m'avait fait du mal et qu'il allait payer. Sauf qu'il ne l'a pas reconnu devant les enquêteurs, ni devant les juges le jour du procès. Le médecin légiste a fait des photos. J'avais des bosses de neuf centimètres et des hématomes, mais il persistait à dire devant la juge que je m’étais fait ça moi-même.

 

Sa famille me harcèle. Quand je les ai appelés pour leur dire ce qu'il s'était passé. Ils ont dit : ‘Il ne peut pas faire ça, ce n’est pas un violent.’ Il l’a fait, je ne me suis pas fait mal toute seule. Physiquement, il ne m'avait jamais brutalisée, mais il n'a pas cessé de le faire psychologiquement et verbalement depuis qu'on est ensemble. Ça fait dix ans qu'on est ensemble. Je me sens coupable d'avoir amené mon fils dans cette maison. Je n’ai pas d'enfant avec lui. Il a été marié précédemment et a eu trois enfants. Ça s'est terminé parce qu’il y avait ce genre de choses. Je ne l’ai su que plus tard.

Sa famille me harcèle parce qu'ils veulent récupérer ses affaires. Je ne sais pas quoi faire. Mon avocat m'a appelée pour me dire de leur donner tout ce qu'ils veulent. Je pensais qu'ils voulaient des vêtements parce que j'en ai toujours donné pour qu’il se change. Ils veulent je ne sais quels papiers. Je suis en train de faire le tri depuis qu'il est en prison. Je n’ai jamais fouillé dans ses affaires. J’avais perdu certains documents que j’ai retrouvés dans ses affaires. Il les avait cachés. Je vais m’éloigner de la ville, mais il sait où je travaille. Je ne suis même pas sûre qu’il passera deux ans en prison."