Son ex-femme ne lui a pas ramené sa fille, alors qu’il en a la garde

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Léa Beaudufe-Hamelin
L’ex-femme d’Arnaud a refusé de ramener leur fille chez lui, alors qu’il en a la garde. Au micro de "La Libre antenne", sur Europe 1, Arnaud et sa nouvelle compagne, Delphine, racontent qu’ils se heurtent à l’inaction des services judiciaires, alors que son ex-femme ne respecte pas la décision de justice.
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Alors qu’il a la garde de sa fille, l’ex-femme d’Arnaud ne lui a pas ramené l’enfant et est partie vivre à 200 km de chez lui. Cela fait donc plusieurs mois qu’Arnaud n’a pas vu sa fille. Lui et sa nouvelle compagne, Delphine, expliquent qu’ils se heurtent à l’inaction des services de justice qui leur demandent d’attendre la décision d’appel qui aura lieu en avril prochain. Au micro de "La Libre antenne", sur Europe 1, Arnaud et Delphine détaillent leur combat judiciaire. 

" J’habite en Normandie. J'ai un problème avec la garde de ma fille. J'étais en couple avec mon ex-femme pendant presque 10 ans. On s’est séparés quand notre fille avait trois ans, maintenant elle en a six. On s'était mis d’accord à l'amiable pour une garde alternée, sans passer par le tribunal, vu qu’elle habitait à 500 mètres de chez moi. Tout se passait bien. On faisait trois jours chez moi, trois jours chez elle. Ça permettait à notre fille de voir aussi souvent sa mère que son père. 

L'année dernière, ma fille a fait sa rentrée scolaire en maternelle dans l’école de notre commune. Je devais récupérer ma fille à l'école un lundi soir. Mais sa mère m’a envoyé un SMS dans l'après-midi disant qu’elle était partie avec ma fille à Meaux, dans le 77, à plus de 200 km de d’ici, soi-disant pour un CDI. Elle ne prend pas en compte mes droits et l'intérêt de ma fille. Elle me l’a clairement enlevée. On était très proches l'un de l'autre. Je sais que je manque à ma fille et elle me manque énormément. 

" C'est un combat permanent depuis un an maintenant "

Notre avocat est très investi dans notre combat. Il nous motive beaucoup. C'est un combat permanent depuis un an maintenant. On a d'abord demandé une ordonnance d'urgence quand la mère est partie pour la première fois parce qu'il n'y avait pas de jugement. Elle faisait croire qu'elle avait entamé des démarches auprès du juge aux affaires familiales. Ce qui était faux. Donc, on était dans l'attente de recevoir une convocation. On ne faisait que perdre du temps parce qu'en réalité, elle n’avait pas fait de demande. 

On a fini par demander une ordonnance d'urgence, parce que ça faisait déjà trois mois qu'on ne voyait plus la petite, qui a été refusée. Au tribunal de Meaux, ils ont considéré qu'il n'y avait pas d'urgence. On a réussi à avoir la petite une semaine pendant les vacances de Noël. La petite pleurait parce qu’elle ne voulait pas partir. Elle nous a suppliés d'appeler sa mère pour qu'elle reste avec nous. On a essayé, sa mère a refusé. Ça a été la même chose pendant les vacances de février. 

" J’ai toujours la garde de ma fille, mais je n'ai pas ma fille "

On a retenté de faire une demande de jugement en urgence qui a été acceptée, à Evreux cette fois-ci. Ils ont accordé la garde au père. L'autorité parentale est conjointe. La résidence principale est fixée chez le papa, mais la mère garde des droits : un weekend sur deux et la moitié des vacances. La mère a fait appel. Au départ, tout se passait bien, mais elle n’a, à nouveau, pas présenté l’enfant fin juin. Elle a trouvé un prétexte bidon et a porté plainte pour se couvrir du fait qu'elle ne présentait pas l'enfant. Elle a dit que j'étais violent et que les enfants de ma femme poussaient notre fille dans les escaliers et l’insultaient.

Évidemment, on a porté plainte pour non-représentation d'enfant, mais comme il y a cette plainte de son côté, on est bloqués. Donc, on ne peut même pas prouver que ce qui a été dit est faux, alors qu’on a les preuves. Résultat : nous avons été privés de la petite pendant les vacances d'été. Il devait y avoir un autre jugement au mois d'octobre qui a été malheureusement reporté en avril. En avril, ça fera donc un an que je n’ai pas vu ma fille. J’ai toujours la garde de ma fille, mais je n'ai pas ma fille. 

" On a un jugement, mais c'est comme s’il n’y en avait pas "

Une décision de justice doit être respectée. On a signifié au parquet qu’un jugement n'était pas respecté, que les droits du père étaient bafoués et que personne ne voulait intervenir. On a reçu un courrier expliquant qu’ils ne nous aideront pas, puisqu’il y a un appel qui est fixé prochainement. On doit se contenter d'attendre l'appel. On se demande à quoi ça sert de passer au tribunal, si personne, même pas la justice, ne se donne les moyens de faire appliquer un jugement. 

Malgré ce jugement qui fixe la résidence de la petite chez son papa, la mère a réussi à l’inscrire à l'école à Meaux. On nous a expliqué que légalement, outre le jugement, ils ne peuvent pas inscrire un enfant sans l'accord des deux parents. On a prévenu la mairie de Meaux. On a également écrit à l'inspection académique de Créteil pour les informer de la situation. On a écrit à l'Éducation nationale qui nous a renvoyés vers la médiation de l'Éducation nationale. On est toujours en attente. 

 

Je pense que si c’était moi qui avait refusé de présenter la petite, il y aurait eu la police devant chez moi. J'ai l'impression qu'un père, ce n'est pas pareil qu’une mère. On est obligés d'attendre maintenant, on n'a pas le choix. On est impuissants. On a un jugement, mais c'est comme s’il n’y en avait pas. Ce n’est pas que moi que ça fait souffrir. Ça fait souffrir la petite aussi. Quand je l’ai au téléphone, elle n’arrête pas de me dire qu’elle veut rentrer chez moi. On attend que la justice fasse les choses correctement. "