SNCF : l'intersyndicale appelle à faire grève "deux jours sur cinq à compter du 3 avril"

"L'intersyndicale constate que le gouvernement n'a aucune volonté de négocier", a déclaré Laurent Brun, de la CGT Cheminots.
"L'intersyndicale constate que le gouvernement n'a aucune volonté de négocier", a déclaré Laurent Brun, de la CGT Cheminots. © JEFF PACHOUD / AFP
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avec AFP , modifié à
Les syndicats de la SNCF appellent les cheminots à faire grève "deux jours sur cinq à compter du 3 avril", a annoncé jeudi la CGT.

L'intersyndicale des cheminots a opté jeudi pour un mouvement dur, une grève sur le rythme de "deux jours sur cinq" d'avril à juin, contre la réforme de la SNCF que l'exécutif entend mener tambour battant par ordonnances. "L'intersyndicale constate que le gouvernement n'a aucune volonté de négocier" et "prend la responsabilité (d'un) conflit intensif sur une très longue durée", a déclaré Laurent Brun, secrétaire national de la CGT Cheminots, après plus de deux heures de réunion avec les trois autres syndicats représentatifs de la SNCF, l'Unsa, Sud-Rail et la CFDT-Cheminots. C'est "une mobilisation innovante", a souligné Didier Aubert (CFDT Cheminots), puisque la grève doit courir du 3 avril au 28 juin, c'est-à-dire comprendre les vacances de printemps et les différents ponts du mois de mai. En tout, la grève s'étalera sur 36 jours.

L'arrêt des recrutements au statut de cheminot. Dans la matinée, les dirigeants de la SNCF avaient remis à la ministre des Transports, Élisabeth Borne, un "programme de travail" contenant sept piliers, bases du "projet stratégique" qu'ils doivent présenter en juillet. Le texte prévoit notamment "l'arrêt des recrutements au statut (de cheminot) des nouveaux agents", un casus belli pour les syndicats. Le programme de Guillaume Pepy "vient alimenter le projet gouvernemental et vice versa", avait réagi la CGT Cheminots. "Gouvernement et direction marchent main dans la main", a ajouté le premier syndicat de la SNCF.

"Le gouvernement veut passer en force". Dès mercredi, Roger Dillenseger, secrétaire général de l'Unsa (2ème syndicat du groupe) avait sonné l'alarme. "On va vers un bras de fer, c'est clair", avait-il prévenu. Le projet de loi sur les ordonnances "montre (l')approche contradictoire" du gouvernement "entre une volonté d'échanges affichée et la réalité du texte", avait-il dit. Le projet de loi "montre bien qu'on n'est pas dans une concertation (…) Le gouvernement veut passer en force, sans écouter les organisations syndicales", avait dénoncé Erik Meyer, porte-parole de SUD Rail (3ème syndicat).