Six mois après Irma : pour tout reconstruire, "il faudra au moins deux ans"

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A.D , modifié à
Matignon a annoncé un nouveau déblocage de 370 millions d'euros pour la reconstruction des îles de Saint-Martin et Saint-Barthélémy. Philippe Gustin dresse un bilan six mois après le passage d'Irma.

Le gouvernement a arrêté lundi une série de mesures pour la reconstruction de Saint-Martin et Saint-Barthélemy, ravagées en septembre par l'ouragan Irma, qui portent selon Matignon à au moins 370 millions d'euros l'engagement financier non-remboursable de l'Etat en faveur de ces deux îles. Philippe Gustin, préfet, délégué interministériel pour la reconstruction des îles, était l'invité de Raphaëlle Duchemin dans la matinale d'Europe 1, mardi, au lendemain de l'annonce. 

Seuls "40% d'assurés" à Saint-Martin. Des aides d'urgence avaient déjà été débloquées juste après le passage du cyclone. Pour l'Etat, l'addition totale s'élève à 493,6 millions d'euros (montant qui inclut les 370 millions non remboursables ainsi que les fonds européens et un prêt bonifié de longue durée de 60 millions d'euros, ndlr) . Ce qui est néanmoins loin des trois milliards d'euros qui seraient nécessaires pour faire face à l'ensemble des dégâts. "Il faut quand même rappeler que deux milliards d'euros vont être pris en charge par les assurances", nuance Philippe Gustin. Le milliard qu'il reste pour les deux îles correspond à des biens qui ne sont pas assurables : routes, ponts, ports... et à des biens qui n'étaient pas ou mal assurés", précise le préfet. Le montant restant sera payé par les collectivités "et les particuliers. Sur Saint-Martin, seuls 40% des habitants étaient assurés", indique encore Philippe Gustin.

"Il y aura d'autres cyclones". Le système scolaire de Saint-Martin, en particulier, pâtit de la situation. "Tout est fait pour qu'à la rentrée prochaine, les choses rentrent dans l'ordre", assure, le préfet qui met néanmoins en garde : "Il y aura d'autres cyclones". La période cyclonique commencera d'ailleurs en juillet. "Il faut accélérer la mise au sec des habitations et prévoir des abris pour la population en cas de besoin. Aujourd'hui, un décor de théâtre est prêt, il faut jouer chacun sa partie." Et attendre. "Pour avoir la situation d'avant, et même une situation améliorée par rapport à avant, il faudra au moins deux ans en termes de construction."