Séparée de son enfant, Sandra dénonce la décision des services sociaux

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Gauthier Delomez , modifié à
Depuis plusieurs années, les services sociaux n'accordent que peu de temps à Sandra, une Gersoise de 40 ans en fauteuil roulant, pour voir son fils aujourd'hui âgé de 7 ans. Dans la libre antenne d'Europe 1, elle évoque les répercussions que cette situation a sur sa santé, et dénonce le manque d'empathie de l'aide sociale.

>> Tous les soirs dans la Libre Antenne d'Europe 1, les auditeurs se confient et témoignent. Une difficulté, une mauvaise passe ou un moment de bonheur, notre Libre antenne est avant tout la vôtre. Au micro d'Olivier Delacroix ce soir-là, Sandra, une Gersoise de 40 ans aujourd'hui en fauteuil roulant, explique que l'aide sociale à l'enfance l'empêche de passer du temps avec son enfant âgé de 7 ans depuis plusieurs années à cause de son comportement, et de son passé. Une séparation forcée qui a des séquelles sur sa santé.

Des disputes avec les services sociaux

"J'ai vu mon fils pour la dernière fois au mois d'août, pendant une heure. Ensuite, j'ai ma santé qui s'est aggravée. J'ai eu un gros stress post-traumatique après une dispute avec une des intervenantes de l'aide sociale à l'enfance. Depuis, je n'ai pas revu mon enfant. Des certificats médicaux ont été rédigés sur cette aggravation spontanée de ma santé. Celui-ci démontrait que je ne pouvais pas me déplacer comme je le souhaitais pour aller aux visites d'une heure par mois.

Je ne pouvais pas me rendre aux lieux qui m'étaient proposés, donc j'ai fait une demande pour que je puisse recevoir à mon domicile. À ce moment-là, les services sociaux me disent qu'ils ne sont pas contre, et que je n'ai qu'à en faire la demande à la juge, ce que j'ai fait. Elle me renvoie son ordonnance censée être urgente deux mois et demi plus tard. Ensuite, ils me disent que finalement, ils n'acceptent pas mes visites à domicile au motif que je ne m'entends pas avec les services sociaux. Cela justifie qu'un enfant qui ne voit pas sa maman, ne puisse pas passer du temps avec."

Interdiction de voir son fils à son domicile

L'auditrice explique qu'elle voit son fils "quatre ou cinq heures pendant l'année", et que celui-ci est placé depuis décembre 2021 chez son père. "Je demande le projet individuel et la coparentalité, et on ne me l'accorde pas", détaille Sandra, "alors que justement, je voudrais démontrer que je suis sa maman même si je n'ai plus de droits ou d'autorité parentale, et que je suis là pour lui. Donc, je ne suis pas d'accord sur le fait que s'il se passe quelque chose, mon fils reparte en foyer ou famille d'accueil alors qu'il a sa maman pour l'accueillir, au prétexte que j'ai des difficultés médicales."

La Gersoise avance que les services sociaux l'empêchent "de pouvoir aller dans un lieu qui est à une heure de route de la maison, alors que le médecin dit que je ne peux pas me déplacer à plus de dix kilomètres de mon domicile. Ils ne m'autorisent pas à aller au domicile non plus. Je suis censée le voir demain, mais ils n'ont toujours pas trouvé le lieu, ni de solution. Ils ne veulent rien savoir, et ils veulent absolument que j'aille dans cette salle à une heure de route contre l'avis médical."

"Ils en ont fait une affaire personnelle"

Évoquant sa santé physique, et le fait qu'elle soit accompagnée tous les jours, Sandra estime qu'elle a "tout ce qu'il faut pour m'occuper de moi et aussi pour recevoir mon enfant". "Le médecin atteste que quand je vois mon fils, ma santé s'améliore (...). J'en suis à ce que les services sociaux me posent des difficultés pour voir mon enfant. J'ai même un directeur social qui me dit qu'il faut que j'apprenne à mon enfant et à moi-même à travailler la séparation alors qu'ils sont là pour travailler la réunification des familles."

"J'ai trouvé ça très déplacé de sa part", enchaîne l'auditrice. "Ça m'a vraiment beaucoup affectée et je ne comprends pas cette façon de travailler. (...) Le problème entre les services sociaux et moi, c'est qu'ils en ont fait une affaire personnelle", estime-t-elle, expliquant qu'elle avait dénoncé les personnels auprès du département "sur les maltraitances institutionnelles qu'ils faisaient subir à moi ou à d'autres familles que j'ai pu rencontrer". "On a deux groupes d'intervenants différents : ceux qui sont pour le retour des enfants et qui font un boulot merveilleux, et ceux qui ne sont là que pour faire le malin."