Seine-Saint-Denis : 13 personnes interpellées pendant une troisième nuit de violences

Treize personnes ont été interpellées en Seine-Saint-Denis. © AFP
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avec AFP

Dans la nuit de lundi à mardi à Sevran, Aulnay-sous-Bois et Tremblay-en-France en Seine-Saint-Denis, 13 personnes ont été interpellées pour des incendies, dégradations et violences, expression d'une colère née après la mort d'un habitant, tué par un tir policier samedi. La soirée a été marquée par plusieurs incendies sur les trois communes.

Treize personnes ont été interpellées dans la nuit de lundi à mardi à Sevran, Aulnay-sous-Bois et Tremblay-en-France en Seine-Saint-Denis pour des incendies, dégradations et violences, expression d'une colère née après la mort d'un habitant, tué par un tir policier samedi. Plus calme que les deux nuits précédentes , la soirée a été marquée par plusieurs incendies sur les trois communes. Au total, onze containers poubelle et quatre véhicules ont été incendiés, et des barricades de fortune érigées, a appris l'AFP de source policière.

Aucun blessé selon une source policière

À 1h30 à Sevran, une ancienne salle de sport désaffectée de 100m² a été détruite par les flammes. Aucune personne n'a été blessée, selon la même source. Durant la nuit, 13 personnes, dont certaines en possession de jerricans ou de cocktail molotov, ont été arrêtées pour "dégradations volontaires par incendie", "participation à un groupement en vue de violences et dégradations" et "violences volontaires sur personne dépositaire de l'autorité publique", des fonctionnaires ayant été ciblés, dès 19h30, par des tirs de projectiles. "Un gros dispositif a été mis en place. Malgré tout, nous restons vigilants", a confié une source policière.

Les événements font suite à la mort samedi de Jean-Paul dit "JP", un habitant du quartier des Beaudottes à Sevran et père de quatre enfants. Vers 12h30, un équipage de la brigade anti-criminalité (BAC) d'Aulnay-sous-Bois avait été requis pour pister une fourgonnette signalée volée et tente de procéder au contrôle du chauffeur, arrêté à un feu rouge sur une rue de cette ville.

Un policier a tiré un coup de feu

"Un policier s'est porté à la hauteur de la vitre du conducteur et, dans des circonstances qui restent à déterminer précisément, a fait usage de son arme - un seul coup de feu - au moment où la camionnette redémarrait brusquement", a retracé Éric Mathais, le procureur de la République de Bobigny, dans un communiqué publié dimanche. Grièvement blessé à l'omoplate gauche, selon une source policière, il est décédé en fin d'après-midi à l'hôpital des suites de ses blessures.

Pour les habitants rencontrés par l'AFP lundi, "c'est un meurtre, c'est une injustice". D'après leurs récits, "JP" avait subtilisé le véhicule de son employeur, prestataire pour une plateforme logistique de livraison de colis, mécontent d'un salaire non-versé. L'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie de l'enquête. Le policier, âgé de 32 ans et hospitalisé "en état de choc", n'a pas encore pu être entendu, indiquait lundi le parquet. Selon le maire de la ville Stéphane Blanchet, une marche blanche sera organisée dans les prochains jours par la famille.