Seine-Saint-Denis : 12 ans de réclusion pour un meurtre lié à une histoire de cœur

L'homme comparaissait libre et a été placé en détention à l'issue de ces sept jours de procès.
L'homme comparaissait libre et a été placé en détention à l'issue de ces sept jours de procès. © DAMIEN MEYER / AFP
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avec AFP
Un homme de 47 ans a été condamné vendredi à douze ans de réclusion criminelle. En 2012, il avait tué un jeune homme après un règlement de comptes lié à une affaire de cœur. 

"Petit Franck" avait frappé l'amant de sa sœur et été tué en représailles. La cour d'assises de Seine-Saint-Denis a condamné vendredi un quadragénaire à douze ans de réclusion criminelle pour le meurtre du jeune homme, commis lors d'une rixe entre deux familles de gitans rivales.

Une condamnation moins lourde que requise. L'accusation avait requis 25 ans de réclusion contre l'oncle de l'amant roué de coups, un homme de 47 ans surnommé "Sandy" et désigné comme étant le tireur par plusieurs membres de la famille de "Petit Franck", tué en 2012 à l'âge de 21 ans. La cour l'a condamné moins lourdement, n'ayant pas retenu que le meurtre avait été commis en bande organisée, une circonstance aggravante. Il comparaissait libre et a été placé en détention à l'issue de ces sept jours de procès. Jugés à ses côtés pour complicité, deux cousins ont été acquittés. Cinq et dix ans avaient été requis à leur encontre.

Une question d'"honneur". Les faits remontent à décembre 2012. Un matin, Eric Dethière que l'on surnomme "Petit Franck" - du prénom de son père - frappe violemment un jeune de son âge qu'il vient de trouver au lit avec sa sœur. Le père de l'amant roué de coups, décidé à "laver l'honneur" de la famille, propose alors une bagarre à Franck père. Rendez-vous est pris quelques heures plus tard à Clichy-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, où vit la famille Dethière, des gitans sédentarisés. Avec la promesse que personne ne vienne armé. Mais dans la bagarre, "Petit Franck" prend une balle. Il meurt d'une hémorragie à l'hôpital.

"Pas un remords, pas un regard". "Depuis cinq ans, rien n'a changé", a pointé l'avocate générale dans son réquisitoire. Les accusés n'ont exprimé "aucun regret, pas un remords, pas un regard pour les parties civiles". Ils ne sont venus qu'avec "leur haine à l'audience", avait-elle dénoncé, saluant à l'inverse le courage des parties civiles, qui ont "décidé de ne plus se laisser frapper, de ne plus avoir peur", mais de "faire confiance à la justice". "On est de la même communauté des gens du voyage, mais chez nous, ce n'est pas comme chez eux", avait lancé la mère de la victime, en direction de la famille des accusés. Soulignant que les témoignages à charge venaient des rangs des parties civiles, l'avocat du principal accusé, Etienne Arnaud, avait plaidé que ces proches de "Petit Franck" avaient "tout à fait" pu "s'être trompés" sur l'identification du tireur.