Seine-Maritime : préfecture et association s'opposent sur l'abattage de 1.430 renards

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1.430 renards pourraient être abattus d'ici à 2021 en Seine-Maritime. © AFP
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avec AFP , modifié à
Un arrêté préfectoral du 20 juillet autorise l'abattage de 1.430 renards d'ici 2021 en Seine-Maritime, au nom des dommages causés par ces prédateurs sur les petits gibier, et notamment les perdrix. L'association de protection de la nature One Voice a saisi le tribunal administratif de Rouen.

La justice dira d'ici à jeudi midi si elle annule un arrêté préfectoral autorisant l'élimination de 1.430 renards d'ici à 2021 en Seine-maritime. La décision sera rendue "au plus tard demain dans la matinée", a indiqué en fin d'audience mercredi Patrick Mine, le juge des référés du tribunal administratif de Rouen saisi par l'association de protection de la nature One Voice. L'arrêté préfectoral du 20 juillet justifie au premier lieu cette autorisation de "régulation" supplémentaire de cette espèce sauvage pouvant causer des dommages par des "déprédations faites par ces animaux sur le petit gibier et plus particulièrement sur les perdrix."

Mais "de l'aveu même du schéma départemental de gestion faunique, le nombre de facteurs qui interviennent dans la survie du petit gibier est tel qu'il n'y a pas de corrélation" entre les renards et les perdrix, a plaidé Élise Craye l'avocate de One Voice. Pour la responsable juridique de la direction départementale des territoires et de la mer Sophie Messmer, en revanche "dire qu'il n'y a aucune corrélation, c'est un peu rapide". De même alors que la préfecture constate une augmentation du nombre de renard, notamment en raison du confinement lié au Covid 19, One Voice évoque elle une "légère diminution". L'association estime en outre que "l'intérêt pour la santé publique" également évoqué par l'arrêté "n'est pas argumenté".

"En abattant un certain nombre de renards on limite le risque sanitaire"

"Certes, on n'est pas sûrs que ces mesures vont porter leurs fruits mais on est sûrs qu'en abattant un certain nombre de renards on limite le risque sanitaire pour les populations", a répondu Sophie Messmer. "Des cas de gales sarcoptiques ont été rapportés de façon assez significative dans le département. Des renards ont été retrouvés dans un très mauvais état sanitaire", a complété pour la préfecture Alexandre Herment, chef du service environnement.

Quant à l'impact du renard sur la volaille, également évoqué par l'arrêté, "la partie adverse dit qu'il n'y a aucun dégât sur les élevages professionnels, c'est un fait", a reconnu Sophie Messmer mais les dégâts sur "les élevages particuliers sont démontrés". Selon One Voice, des arrêtés similaires ont été annulés en référé en 2019 dans l'Eure et en Moselle et en 2018 en Meurthe-et-Moselle. L'association est la seule plaignante. Mais l'arrêté avait été vivement critiqué également par FNE et par le maire adjoint EELV de Rouen Jean-Michel Bérégovoy.