Les actes antichrétiens ont légèrement augmenté en 2018. 2:44
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Thibaud Le Meneec
La recrudescence de profanation d'églises pose la question de la surveillance et de l'ouverture des plus de 55.000 lieux de cultes chrétiens en France.
LE TOUR DE LA QUESTION

Au moins six églises ont été profanées, en février, à Nîmes, Dijon, Lavaur, Maisons-Laffitte ou encore Houilles. Dans la nuit de mercredi à jeudi, deux autres églises ont été vandalisées dans la Manche. Sur l'année 2018, le nombre d'actes antichrétiens en France a augmenté de 2,4%, avec 1.063 actes recensés, contre 1.038 en 2017.

Un risque d'églises fermées ?

Une situation qui pousse certains acteurs à s'interroger sur une surveillance accrue de ces lieux de cultes, alors que le week-end de Pâques voit davantage de personnes fréquenter les églises. "La vraie question qui se pose, c'est : Peut-on laisser des églises ouvertes sans surveillance ? Par qui les faire surveiller, des bénévoles, un personnel salarié ? Ce n'est pas du tout évident", souligne Odon Vallet, historien des religions et invité lundi du Tour de la question avec Wendy Bouchard.

>> De 9h à 11h, c’est le tour de la question avec Wendy Bouchard. Retrouvez le replay de l’émission ici

Pour le spécialiste, ce besoin de surveillance pourrait amener les diocèses à se poser la question des horaires d'ouverture des quelque 42.000 églises et 13.000 paroisses de France. "Le risque principal est d'avoir des églises un peu tout le temps fermées" pour les catholiques, alors que "les églises protestantes sont peu ouvertes" en comparaison. 

Entendu sur europe1 :
La solution pour que ces églises ne soient pas attaquées, c'est qu'il y ait du monde à chaque fois

"Nous avons à protéger ces lieux de culte, quel que soit le culte en questions", insiste de son côté Monseigneur Olivier Ribadeau Dumas, porte-parole de la Conférence des évêques de France. Comment faire, alors qu'il y a eu 978 atteintes aux édifices religieux et aux sépultures en 2017, dont 878 contre des lieux chrétiens ? "La solution pour que ces églises ne soient pas attaquées, c'est qu'il y ait du monde à chaque fois. Aujourd'hui, c'est difficile", concède le porte-parole.

La piste de la vidéosurveillance

Si, depuis les attentats de 2015, l'application du plan Vigipirate a nécessité un renforcement des mesures de sécurité aux entrées et aux sorties des lieux de culte, d'autres ont fait le choix de la vidéosurveillance, qui séduit de plus en plus d'édifices désireux de se protéger. Mi-février, Le Parisien recensait plusieurs dizaines d'églises équipées de caméras et indiquait que d'autres allaient franchir le pas les semaines suivantes.

Une décision pas vraiment anodine : il faut "trouver les bons angles de surveillance, ceux qui permettent de filmer sans être intrusif", résumait l'année dernière dans La Croix Alexis Leproux, curé de l'église parisienne Saint-Jean-Baptiste-de-La-Salle, équipée de caméras. "Les fidèles doivent pouvoir se parler tranquillement dans la cour. En revanche, quand on passe les sas de sécurité, points stratégiques, il faut qu’on puisse bien identifier les visages."