Sans se croiser, anti et pro-chasse à courre manifestent à Rambouillet

En France, 10.000 personnes pratiquent la chasse à courre.
En France, 10.000 personnes pratiquent la chasse à courre. © ALAIN JOCARD / AFP
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Europe1.fr avec AFP
Environ 200 manifestants "anti" chasse à courre et 400 "pro" ont manifesté samedi à Rambouillet, sans tensions.

Quelques centaines de manifestants anti et pro-chasse à courre ont défilé samedi dans les rues de Rambouillet, dans les Yvelines, séparés par un important dispositif policier pour éviter tout débordement.

200 d'un côté, 400 de l'autre

Les autorités ont dénombré 200 participants dans le cortège emmené par le collectif Abolition de la vénerie aujourd'hui (Ava) et 400 dans la contre-manifestation des défenseurs de la "ruralité", a indiqué à l'AFP le sous-préfet de Rambouillet Michel Heuzé. Toute la matinée, quelque 80 policiers ont quadrillé le centre de la coquette ville de 25.000 habitants, ancienne résidence royale, pour éviter que les manifestants des deux bords ne se croisent. La saison de la chasse à courre, qui prend fin ce week-end, a été marquée par des incidents entre chasseurs et opposants. Le maire (LR) Marc Robert avait demandé l'interdiction des manifestations, en vain.

Chaque cortège revendiquait samedi son "pacifisme". "C'est un rassemblement festif pour fêter la fin de la saison" de chasse à courre, a déclaré le président de l'Ava, Michel Camboulives. "On veut montrer qu'il existe une opposition à cette pratique certes traditionnelle mais cruelle et barbare", a-t-il ajouté. Serre-têtes surmontés de bois de cerf, déguisements d'animaux et pancartes "Veneurs, notables sanguinaires" : les anti-chasse ont défilé précédés d'un groupe de percussions.

10.000 pratiquants en France

À quelques rues de là, la contre-manifestation a marché au son des trompes de chasse. Gilets jaunes et parkas camouflage des chasseurs au fusil côtoyaient les vestes matelassées ou en tweed des "veneurs". "Ça devient insupportable qu'on ait des groupes 'anti-tout' qui viennent tuer les racines françaises", a lancé Marc-Antoine D'Aymery, secrétaire de l'équipage de Bonnelles-Rambouillet, qui compte une soixantaine de membres. Trompe de chasse à l'épaule et traditionnel gilet bleu orné de galons, il dénonce l'action des militants qui "perturbent les chasses" alors que "nous sommes dans notre droit".

Des militants du collectif Ava se rendent chaque semaine en forêt pour tenter de sauver le gibier et filmer des scènes qu'ils jugent choquantes. Chaque camp dit avoir été victime de violences. En France, 10.000 personnes pratiquent la chasse à courre au sein de 390 équipages, pour un total d'1,2 million de chasseurs.