Salaires, inflation : les hôpitaux demandent une rallonge de 2 milliards d'euros pour 2022

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avec AFP
La Fédération hospitalière de France (FHF) a indiqué vendredi que les hôpitaux attendent une rallonge budgétaire de 2 milliards d'euros cette année pour compenser l'inflation et la hausse du point d'indice des fonctionnaires . Ils espèrent également encore 4 à 5 milliards de plus en 2023.

Les hôpitaux publics attendent une rallonge budgétaire de 2 milliards d'euros cette année pour compenser l'inflation et la hausse du point d'indice des fonctionnaires, et espèrent encore 4 à 5 milliards de plus en 2023, a indiqué vendredi la Fédération hospitalière de France (FHF). La facture s'envole, les hôpitaux s'affolent. Avant les décisions imminentes du gouvernement en faveur des urgences, il manque déjà 2 milliards dans les caisses pour boucler le budget 2022.

Un milliard pour le point d'indice, un milliard pour compenser l'inflation

"Un milliard pour la revalorisation de 3,5% du point d'indice annoncée mardi par le ministère de la Fonction publique, un autre milliard pour compenser l'inflation", a détaillé Cécile Chevance, responsable du pôle finances de la FHF, lors d'une conférence de presse. La flambée des prix touche pêle-mêle l'énergie, l'alimentation, les dispositifs médicaux, mais surtout les travaux, où l'explosion des cours des matières premières se traduit par "des hausses moyennes de 15% à 25% dans les réponses aux appels d'offres", a-t-elle souligné.

Pour toutes ces raisons, la FHF "demande une révision" du budget de la Sécu afin que "les établissements n'aient pas à faire des économies". A ce stade, les hôpitaux peuvent seulement tabler sur un coup de pouce pour compenser les surcoûts du Covid : alors qu'une septième vague épidémique est amorcée, la fédération "a bon espoir" d'obtenir une prolongation jusqu'à la fin de l'année de la "garantie de financement" en vigueur depuis deux ans.

Le budget 2023 déjà en question

Mais déjà se pose l'équation du budget 2023:  avec un milliard de plus à trouver pour le point d'indice (sur 12 mois au lieu de 6 cette année), d'autres revalorisations découlant du "Ségur de la santé", de possibles "rattrapages" d'inflation par les fournisseurs d'énergie, sans oublier la hausse naturelle des dépenses de santé liée au vieillissement de la population, "on voit mal comment on pourrait être en dessous d'une fourchette de 4 à 5 milliards d'euros", a calculé Cécile Chevance.

D'autant plus que de prochaines "négociations de conventions collectives dans des secteurs comme le bio-nettoyage ou l'élimination de déchets" seront sans doute "répercutées sur les prix" des sous-traitants, a-t-elle ajouté.