Routes secondaires à 80 km/h : "Il faut se donner les moyens d'appliquer la mesure", juge Bussereau

"Pour être efficaces, les mesures prises en matière de sécurité doivent être spectaculaires", explique Dominique Bussereau.
"Pour être efficaces, les mesures prises en matière de sécurité doivent être spectaculaires", explique Dominique Bussereau. © Europe 1
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C.O. , modifié à
Pour Dominique Bussereau, président de l’assemblée des départements de France et ex-ministre des Transports, "toute mesure qui fait baisser le nombre de morts est intéressante", à condition d'être appliquée.
INTERVIEW

Des mesures, oui, mais un suivi de leur application aussi. Mardi, sur Europe 1, Dominique Bussereau, président de l’assemblée des départements de France et ancien ministre des Transports s'est dit favorable à l'abaissement de 90 km/h à 80 km/h de la limitation de vitesse sur les routes secondaires à double sens, souhaitée par le gouvernement et qui doit être annoncée mardi. Avec une condition.

"C'est une mesure forte". "Pour être efficaces, les mesures prises en matière de sécurité doivent être spectaculaires. Cela a été le cas lorsque l'on a limité la vitesse à 130km/h sur les autoroutes, lorsque l'on a mis en place les radars et avant les ceintures de sécurité", rappelle l'ancien ministre. "Quand Valéry Giscard d'Estaing lançait le 130km/h sur l'autoroute, on était à 14.000 morts. Jacques Chirac a fait de la sécurité routière une cause nationale et ses successeurs ont suivi, on est arrivés autour de 3.400 morts. Cette mesure est aussi une mesure forte", détaille-t-il.

Deux problèmes se posent. Pour autant, deux problèmes se posent aujourd'hui pour que la mesure soit efficace, assure Dominique Bussereau. Celui du coût du remplacement des panneaux d'abord, évalué entre 5 et 10 millions, mais surtout celui de l'application de la mesure. "Il faut se donner les moyens de l'appliquer. En Charente-Maritime, on compte 6.000 kilomètres de routes secondaires, or je ne vois pas les forces de police en milieu urbain et la gendarmerie effectuer les contrôles", explique-t-il avant de résumer : "Tout l'enjeu, c'est la capacité des pouvoirs publics à faire appliquer cette mesure et à convaincre l'opinion que c'est une bonne mesure".