Cotiser autant pour toucher moins. La dernière simulation du COR, le conseil d'orientation des retraites, va faire grincer des dents. Dévoilée mardi par Le Figaro, elle montre que l'accord sur les retraites complémentaires AGIRC-ARCCO conclu il y a six mois est synonyme de pertes conséquentes pour les futurs retraités. Pire, cela devrait être de plus en plus important au fil des générations.
Décote de 10%. Cet accord devait sauver le système en créant un bonus-malus pour inciter à travailler plus longtemps. Concrètement, un salarié qui part à la retraite dès qu’il a assez cotisé au régime de base voit sa pension complémentaire baisser de 10% pendant trois ans. A l'inverse, plus il continue à travailler après l’âge légal moins sa pension est impactée. La dernière simulation montre cependant une situation un peu différente. L’objectif des mesures est donc de décaler le départ à la retraite des salariés et des cadres affiliés à l'Agirc et à l'Arrco, mais le conseil d'orientation des retraites doute que cette mesure soit réellement efficace. Selon lui, si l'effet de la décote de 10% est important à court terme, une fois toutes les pensions prises en compte, un cadre aurait simplement besoin de décaler son départ d'un mois et un salarié de deux semaines pour effacer la différence.
Baisse importante. On s’aperçoit en effet que cette pension sera en baisse quoiqu’il arrive. Par exemple, un cadre né en 1959 et qui souhaite partir à la retraite dès l’âge légal perdra environ 14,5% de sa pension complémentaire. Et s’il continue à travailler pour éviter le malus, il perdra quand même 4,5% de pension. Au fil des générations la différence sera de plus en plus importante. Les cadres nés en 1990 pourront perdre entre 8 et 17% du montant de leur retraite complémentaire. Enfin, si jusqu’à présent la première pension de retraite d'un salarié n’était jamais inférieure à 2/3 à son dernier salaire, ce seuil pourrait être passé d’ici 15 à 20 ans.