Le cortège aux couleurs de la CGT, samedi 7 décembre à Paris.
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avec AFP , modifié à
Après deux journées de manifestations et de blocages, les opposants à la réforme des retraites étaient une nouvelle fois dans la rue, samedi. Des cortèges qui ont défilé dans le calme, malgré quelques tensions en régions, comme à Nantes.

La France a connu son troisième jour de mobilisation contre le projet de "système universel" de retraite par points proposé par le gouvernement, samedi. Un appel à la grève générale qui s'accompagnait d'invitations à aller battre le pavé : à Paris et dans plusieurs villes de France, des cortèges parfois renforcés par quelques gilets jaunes ont défilé dans le calme, malgré quelques tensions à Nantes. Une intersyndicale a pris acte du succès de la mobilisation et appelle donc à renforcer le mouvement dès lundi. 

Les informations à retenir :

  • De nombreux cortèges sont descendus dans la rue en France (Marseille, Nantes, Chambéry...) et principalement à Paris, où des "gilets jaunes" ont également manifesté
  • Le préfet de Paris a pris deux arrêtés de maintien de l'ordre en prévision de la journée de mobilisation prévue mardi 
  • Les principaux syndicats de cheminots ont appelé à amplifier la mobilisation à l'issue d'une concertation

Des blocages partout en France

La journée a été marquée par des blocages sur les routes, mais aussi et surtout dans les transports. A Paris, neuf lignes de métro étaient fermées. A l'échelle nationale, seuls 15% des Transilien (RER SNCF et trains de banlieue), un TGV sur six et un TER sur dix (essentiellement par bus) étaient assurés. 

Le mouvement a également eu un impact sur la vie culturelle : plusieurs représentations prévues ce week-end à la Comédie-Française et à l'Opéra de Paris ont de nouveau été annulées, tandis que des musées parisiens n'ont ouvert que partiellement. "En raison d'un mouvement de grève nationale, les représentations de Lear, Le Prince Igor et Bastien et Bastienne de ce samedi 07 décembre sont malheureusement annulées", a ainsi annoncé l'Opéra de Paris à la mi-journée sur Twitter.

Des manifestations dans la capitale

La cortège parisien des "gilets jaunes" a rassemblé samedi un millier de personnes, tandis q'une manifestations s'organisait à paris contre le chômage et la précarité, avec la CGT. De brefs incidents ont éclaté lors d'un défilé de "gilets jaunes", en début d'après-midi, dans le quartier de Montparnasse, avant que les deux groupes ne se rejoignent.

En fin de journée, plusieurs dizaines de personnes ont répondu à un appel à se rassembler aux Halles pour "une convergence des colères" quand d'autres se sont dirigées sur les Grands boulevards, au centre de Paris. Ces manifestations sauvages ont été progressivement dispersées par les forces de l'ordre avant le début de la soirée.

... Et dans les régions

Une manifestation tendue s'est déroulée à Nantes, où des heurts ont éclaté avec les forces de l'ordre. "Il y a 2.800 personnes dont 500 radicaux de l'ultra-gauche, et des black blocks", et "ce sont ces ultras qui commettent les violences", a indiqué la préfecture de Loire-Atlantique. "Il y a eu des jets de projectiles, des jets de fusées contre la préfecture, deux manifestants ont tenté d'escalader le muret" devant le bâtiment, selon la même source. 

A Marseille, 1.800 personnes se sont réunies selon la préfecture de police. 

La manifestation de mardi se prépare

Le préfet de police de Paris, Didier Lallement, a pris samedi deux arrêtés concernant la nouvelle journée de mobilisation nationale prévue mardi, l'un portant sur la fermeture des commerces, l'autre sur des interdictions de périmètres.
Comme jeudi dernier, le préfet a pris un arrêté obligeant les commerces et établissements situés sur le parcours - de la place Vauban (7e) à la place Denfer-Rochereau (14e)- à fermer le temps de la manifestation.

Les cheminots appellent à amplifier le mouvement

Les trois premiers syndicats représentatifs à la SNCF, la CGT-Cheminots, l'Unsa ferroviaire et SUD-Rail, ont appelé à amplifier la mobilisation à l'issue d'une intersyndicale au siège de la CGT, à Montreuil. "Nous appelons à la poursuite du mouvement ce week-end et au renforcement du mouvement à partir de lundi pour bien matérialiser auprès du gouvernement que nous voulons le retrait de son projet par points", a déclaré à la presse Laurent Brun, secrétaire général de la CGT-Cheminots, premier syndicat de la SNCF.

A l'issue également de cette réunion des trois principales fédérations de cheminots, qui a duré 2h30, Erik Meyer, secrétaire fédéral de SUD-Rail (3e à la SNCF), a évoqué "un appel à la grève qui s'étend". "Il faut que le gouvernement entende cette colère sociale", a-t-il souligné.